Rares sont les propriétés à vendre dans le convoité quartier Mile End et encore plus rares sont celles qui comptent plus de trois chambres. Dans cet ancien duplex converti en maison unifamiliale, une famille a fait son nid et l’a réaménagé à son goût pendant la pandémie. Mais, une occasion s’est présentée et la voilà déjà sur le point de le quitter.
De l’extérieur, avec ses briques rouges, sa saillie en façade et son balcon ouvragé en bois, la demeure a le charme typique des maisons du Mile End et de son arrondissement, Le Plateau-Mont-Royal. Rénovée et transformée en maison unifamiliale par les propriétaires précédents, celle que les voisins surnomment « la maison rouge » a immédiatement plu à Stéphanie Normandin et à son conjoint, qui souhaitaient alors quitter leur loft pour une maison mieux adaptée à leur désir de fonder une famille.
« De l’extérieur, j’ai vu la maison rouge et j’ai vraiment ressenti quelque chose, se souvient Mme Normandin. Puis, on l’a visitée et je suis tombée amoureuse. Mon conjoint disait : “il faut faire un achat réfléchi”, mais pour moi, c’était tout de suite. Il y avait quelque chose dans la maison, une âme familiale. » C’était en 2017. Dans l’année qui a suivi, le couple a accueilli son premier enfant. Un deuxième s’est ajouté 16 mois plus tard.
Quelques travaux
Les pieds carrés ne manquaient pas, mais dès le début, les propriétaires avaient souhaité réaménager l’espace pour l’adapter à leurs goûts et leurs besoins. « C’était un peu cloisonné et il y avait beaucoup d’espace perdu, affirme Mme Normandin. Mais, on s’est dit : on va vivre dedans et voir ce qu’on veut retaper au fur et à mesure. » C’est pendant son deuxième congé de maternité qu’ils se sont lancés.
Même si l’intérieur de la maison a été grandement métamorphosé par le designer Félix Schwimmer, d’Atelier Schwimmer, pour éviter le gaspillage, ils ont voulu conserver certains éléments comme les planchers, les armoires de cuisine et une des salles de bains, qui avaient été récemment remplacés par les anciens propriétaires. Le designer a revu les aires de circulation en décloisonnant le rez-de-chaussée, tout en délimitant les espaces. À de nombreux endroits dans la maison, le bois et les courbes ont été utilisés pour ajouter de la chaleur et de la convivialité.
Il y a un aspect galerie d’art aussi dans cette maison, les propriétaires étant des collectionneurs. Le grand mur qui borde le hall d’entrée et le salon a été pensé comme un support pour exposer leurs toiles. « On voulait que ça prenne de la place, que ça parle, que ça soit une pièce de discussion quand on reçoit des amis », souligne Stéphanie Normandin.
On souhaitait créer un espace convivial, beau de nuit, beau de jour. Pendant les soirées, on a une atmosphère tranquille, paisible et le jour, avec les enfants, il y a de l’espace pour courir.
Stéphanie Normandin, propriétaire
Bien qu’elle se trouve au fond du rez-de-chaussée, dans l’extension du bâtiment, la cuisine est le point de départ de l’aménagement de l’aire ouverte. De là, les parents peuvent avoir les enfants à l’œil, qu’ils soient dans le salon, la salle à manger ou à l’extérieur, sur la terrasse qui occupe une partie de la cour relativement petite, mais dotée d’un stationnement.
« L’été, on laisse la porte ouverte, ça fait comme un agrandissement du salon, remarque le propriétaire. C’est vraiment une pièce qui est rajoutée à la maison. »
De véritables pièces, la maison en compte 14, dont 4 chambres, 3 salles de bains, 1 salle d’exercice, 1 pièce de rangement et 1 grand boudoir. Forcés au télétravail pendant la pandémie, ils ont consacré le boudoir, l’une des pièces fermées du rez-de-chaussée, à leur bureau. Avec sa salle de bains attenante, l’espace pourrait aussi servir de chambre d’amis ou accueillir un parent vieillissant.
Zone parents, zone enfants
L’étage a été pensé en deux zones, celle des adultes et celle des enfants. « Dans la chambre principale, on voulait quelque chose de wow, un espace oasis isolé du reste de la maison et de la folie des enfants, indique Stéphanie Normandin. Il fallait que ça soit un endroit relaxant. » La salle de bains, à usage exclusif des adultes, a été dessinée tout en rondeurs, ce qui accentue l’effet spa.
Les enfants ne sont pas en reste non plus puisqu’ils disposent de deux chambres de grandes dimensions (une autre rareté dans les quartiers centraux) et d’une vaste salle de jeux.
« Ce n’est sûrement pas une maison pour tous les acheteurs, mais on ne l’a pas faite pour tous les acheteurs, dit-elle. On l’a faite pour nous. On va être heureux quand on va savoir que c’est une autre famille qui est tombée amoureuse de notre maison. » S’ils la quittent, à peine deux ans après avoir mené à terme les travaux, c’est qu’une occasion s’est présentée et il était difficile de la refuser.
« Les étoiles se sont alignées. On a l’occasion de retourner dans la maison d’enfance de mon conjoint [où ils ont brièvement habité pendant la rénovation de leur maison]. Il y a quelque chose dans l’autre maison où il a vécu sa vie avec sa mère qui n’est plus là. Il y a une valeur sentimentale. »
Or, pour cette maison aussi, dans laquelle ils ont bercé leurs enfants et les ont vus faire leurs premiers pas, ils éprouvent des sentiments. « Ça vous fera quelque chose de partir ? » « Je pense que je vais pleurer. »
Consultez la fiche de la propriétéLa propriété en bref
Prix demandé : 2 075 000 $
Année de construction : 1910
Dimensions de la maison : 26 pi 6 po X 67 pi 3 po (irrégulières)
Superficie du terrain : 2127 pi2
Évaluation municipale (2022) : 1 091 500 $
Impôt foncier (2021) : 8314 $
Taxe scolaire (2021) : 1086 $
Description : Maison à deux étages rénovée en 2020 et signée Atelier Schwimmer. Quatorze pièces, dont un boudoir, quatre chambres et trois salles de bains. Mobilier sur mesure, mur de briques, stores motorisés, chauffage électrique et à eau chaude avec calorifères d’origine. Espace détente dans la cour avec pergola et stationnement si désiré.
Courtières : Catherine Oligny et Sandrine Abaziou, RE/MAX du Cartier