Ils sont capricieux, exigeants, bougons, nourrissent des attentes immodérées et demandent la lune au père Noël (à qui ils ne croient même plus)? Faux, faux et re-faux! À quelques semaines du congé des Fêtes, nous avons interrogé des adolescents de la première à la cinquième secondaire du collège Regina-Assumpta, sur leur perception de la saison festive, ce qu'ils espèrent trouver sous le sapin et leur version du «Noël idéal». De cette jasette avec ces ados sages, nous retenons neuf leçons à méditer, à neuf jours de Noël.

LEÇON NUMÉRO UN

NOËL, C'EST LA FAMILLE

Myriam Abou-Ghazaly, 12 ans, d'origine libanaise, est catégorique: les cadeaux, c'est bien beau, mais la famille, y'a que ça de vrai. «Tous les membres de ma famille élargie vivent dans un seul immeuble à Montréal. Et chaque année, on se réunit chez moi. Pour moi, le vrai sens de Noël, ce ne sont pas les cadeaux ou le père Noël: c'est la fête de Jésus, une fête pour tout le monde, où l'on aide les autres et on reste en famille.» Véronique MacDermott, une «grande» de cinquième secondaire, est du même avis. «D'habitude, après la messe de Noël, on va chez des amis de ma famille, et on chante des chansons de Noël.»

LEÇON NUMÉRO DEUX

LES VALEURS À LA BONNE PLACE

«Noël, c'est mon moment préféré: j'adore ça!» déclare Gabriel Samson, élève de deuxième secondaire. Dans la famille de Myriam Abou-Ghazaly, arrivée au Québec en 2005, une nouvelle tradition a été instaurée: le bénévolat. «Chaque année, le 26 ou le 27, on aide les démunis et on donne des denrées.» Claudie Forest, 15 ans, qui est en quatrième secondaire, va enseigner le ski aux enfants pendant la période des Fêtes. Le sens de Noël, à ses yeux? «Plus ça va, plus Noël devient une fête de partage de bons moments en famille, plutôt que d'être une fête religieuse. Cependant, je trouve que c'est rendu quelque chose de trop commercial.»

LEÇON NUMÉRO TROIS

ILS HONORENT LA NATIVITÉ

Pour Véronique MacDermott, qui se définit comme «catholique et pratiquante», Noël, c'est d'abord et avant tout la naissance de Jésus. «Si les gens ne sont pas croyants, il ne faut pas les forcer à célébrer la Nativité. Seulement, je souhaiterais que ce soit davantage qu'une fête capitaliste. Il y a des gens qui ne fêtent pas du tout Noël: ils célèbrent le Nouvel An chinois ou autre chose. Ce que je trouve plate, ce sont ceux qui disent ne fêter Noël que pour avoir des cadeaux.» Olivier Fournier, 12 ans, associe aussi Noël à «la fête de Jésus». Ce qui ne l'empêche pas, cela dit, d'avoir commandé au père Noël «un jeu Xbox et une caméra» !

LEÇON NUMÉRO QUATRE

ILS CHÉRISSENT LEURS GRANDS-PARENTS

Dans la famille de François Chénier, qui est en quatrième secondaire, il y a une tradition de Noël dont raffolent les cousins et cousines: les petits pains de grand-maman. «Elle fait la première lettre de notre nom en forme de pain et on est toujours excités de le recevoir», explique François, pour qui le réveillon est indissociable de la dinde, des patates et de la tourtière. «Ce que j'aime, c'est qu'on prépare tout dans la fin de semaine qui précède la fête. Tout le monde s'implique dans la préparation des plats.»

LEÇON NUMÉRO CINQ

ILS SONT OUVERTS AU MONDE

Noël n'est pas célébré dans la famille de Sabrina Belaïd, qui est de confession musulmane et d'origine algérienne. Ce qui ne veut pas dire qu'elle boude la fête. «On ne célèbre pas Noël dans ma religion. Mais on n'est pas contre! On regarde les lumières, les maisons décorées, on trouve ça beau. La magie de Noël fait partie de ma vie depuis que je suis toute petite. En maternelle, on faisait des dessins, on entendait parler du père Noël... Souvent, avec ma famille, on visite un pays étranger pour voir comment y est célébré Noël. Cette année, on va aller au Mexique.» Son Noël idéal? «Je suis très attachée à ma famille en Algérie. J'aimerais qu'on soit tous réunis dans un moment de paix et de joie, avec de la musique de Noël, des guirlandes et de belles lumières.»

LEÇON NUMÉRO SIX

ILS AIMENT JOUER DEHORS!

Le Noël de rêve de Marc-Olivier Massé, élève de 16 ans en cinquième secondaire? «Sur une pente de ski, près d'un petit chalet qu'on aurait loué pour les Fêtes.» Même son de cloche du côté de François Chénier, 15 ans. Ce qu'il souhaite plus que n'importe quel cadeau: «De la neige pour le ski». Olivier Fournier, 12 ans, aime bien le ski aussi. «Mais ce serait le fun aussi d'aller dans un pays chaud», concède-t-il.

LEÇON NUMÉRO SEPT

ILS SONT ÉCOLOGIQUES

Noël, les échanges de cadeaux, c'est bien beau, mais ça fait beaucoup, beaucoup d'emballages et de papier à envoyer dans le bac vert. Camille Normandin, élève de troisième secondaire, trouve que les échanges de cadeaux qui n'en finissent plus, que c'est parfois un peu trop. «À la fin de la soirée, ça déborde de partout! Il y a trop de cadeaux inutiles que la personne ne va jamais utiliser», dit cette jeune fille de 14 ans.

LEÇON NUMÉRO HUIT

ILS SAVENT S'ARRÊTER

«À Noël, tu oublies l'école, le travail. T'as pas le choix, sinon c'est plate», estime Claudie Forest. «On ne va ne va pas se plaindre d'avoir un congé! C'est l'occasion de retrouver la famille et les amis», ajoute Marc-Olivier Massé, qui est en cinquième secondaire.

LEÇON NUMÉRO NEUF

ILS SONT RAISONNABLES ET ACCOMMODANTS

«Il y a eu un temps où les gens recevaient des oranges pour Noël et ils étaient super contents. Maintenant, les enfants veulent un iPod et plein d'affaires; ça devient tellement exagéré!» constate Véronique MacDermott. Message au père Noël: Myriam Abou-Ghazaly a décidé de faire un sacrifice cette année et de se passer de cadeau. «Au début, je voulais un iPad, mais je me suis dit que je pourrais faire un petit geste en demandant que l'argent de mon cadeau soit remis aux démunis.»

Avec des ados comme ça, l'avenir de l'esprit de Noël est sauf!