Maryse est un peu à la course pour faire ses achats de Noël. Au centre commercial, elle doit tourner en rond plusieurs fois avant de finalement trouver une place pour garer sa voiture. En marchant vers le centre, elle voit deux personnes se lançant des insultes près de leurs voitures respectives. Un des deux a probablement «volé» la place de l'autre, pense-t-elle.

Son petit garçon de quatre ans regarde la scène et dit à sa mère: «Ils sont de très mauvaise humeur... On dirait qu'ils ne se rendent pas compte que père Noël arrive bientôt!»

Elle entre à l'intérieur avec l'intention de ne s'en tenir qu'aux cadeaux inscrits sur sa liste, sans se laisser séduire par les soldes. Elle voit des gens stressés courir un peu partout pour trouver tous leurs cadeaux; elle voit des enfants pleurer parce qu'ils ne veulent pas se faire prendre en photo avec le père Noël, au grand désespoir de leurs parents. Elle aussi se sent un peu stressée: après tout, elle doit se préparer à cuisiner un festin traditionnel pour une vingtaine de convives.

Au milieu de toute cette cohue, elle regarde son garçon qui l'accompagne. Et elle se demande le sens qu'il en retire.

Une fête qui a changé?

On le dit souvent: Noël est devenue une fête très commerciale. Depuis que bien de gens ont évacué la religion de leur vie, il est devenu presque absurde d'entendre Il est né le Divin Enfant à la radio.

Que comprennent les enfants de ces chansons et de ces fêtes, alors que bien des entreprises n'osent même plus placer un arbre de Noël - et encore moins une crèche - devant leurs immeubles, de peur de froisser des gens aux croyances différentes?

Tout le monde dit que c'est un moment pour passer du bon temps en famille, mais combien d'entre elles se disputent à propos du jour de la grande fête? Combien de gens vivent bien plus de stress que de plaisir à l'idée de devoir la préparer?

On dit que c'est la fête de l'amour et des enfants, mais combien de parents sont découragés face à leur rôle, en cette période de l'année alors qu'on les gâte trop, qu'ils mangent trop de sucre et qu'ils se couchent trop tard?

Un sens à trouver

J'exagère peut-être un peu, mais avouez qu'il est facile d'être cynique en cette période des Fêtes. Surtout lorsqu'on observe les contradictions entre le sens que les gens tentent de donner à cette fête (paix, amour, partage, famille, etc.) et leurs comportements (stress, dispute, matérialisme, etc.)!

Pourtant, quand on est parent et qu'on voit nos enfants s'émerveiller devant les décorations, lorsqu'ils ont des étoiles dans les yeux à l'idée de passer deux belles semaines en famille, on ne peut faire autrement que de vouloir redonner du sens à Noël.

Comment y arriver? Simplement en tentant d'en retirer tout ce qu'il y a de bon. Et, surtout, en tentant d'éviter ce qui est superflu, nuisible ou ridicule.

Ce qu'il y a de bon, me demandez-vous?

Les congés, tout simplement. Sachez prendre du temps pour voir les gens que vous aimez vraiment. Prenez le temps de vous amuser avec vos enfants. Et prenez du temps pour vous!

Donnez avec plaisir... et modération, tout en respectant un budget.

Faites le bilan de l'année. Apprenez de vos erreurs, trouvez des moyens de ne pas les répéter et profitez de ce recul pour vous fixer des objectifs pour la nouvelle année.

Que vous soyez croyant ou non, retenez ce qu'il y a de bon dans les messages religieux. Après tout, ils font partie de notre histoire et de notre culture. «Aimez-vous les uns les autres» est une bonne philosophie, après tout!

Le plaisir des Fêtes

Est-ce qu'on continue de gâter nos enfants? Bien sûr! Avec quelques cadeaux, mais surtout avec beaucoup de temps, d'attention et d'affection.

Et pourquoi ne pas leur faire vivre à eux aussi le plaisir de donner? Il est si simple de faire un tri de leurs vêtements et de donner ceux qui sont devenus trop petits à des organismes de charité, afin d'en faire profiter des enfants moins chanceux.

Le but n'est pas de les faire se sentir coupables d'être plus choyés que d'autres - bien qu'une telle prise de conscience ne soit pas mauvaise -, mais simplement de leur montrer le plaisir de faire une bonne action.

Bref, en cette époque où la fête de Noël peut sembler perdre un peu de son sens, c'est à chacun de nous de lui en donner un, en pensant à soi et à ceux qu'on aime, et en prenant le temps d'être avec nos enfants. C'est leur fête, après tout.

Joyeuses Fêtes! Au plaisir de vous retrouver le 9 janvier!