D'accord, depuis plus d'un siècle, cadeaux et Noël sont indissociables. Pour les enfants, il y a tout de même moyen de revoir le concept. C'est du moins ce que propose l'atelier Les Lutins verts, un nouvel organisme montréalais qui remet l'usagé au goût du jour.

Dans les locaux des Lutins verts, à Montréal-Est, des bénévoles s'affairent à réparer un train de Noël. En parfait état de marche et accompagné du livret d'instructions original, le jouet sera sous peu dans l'une des deux boutiques de l'organisme.

 

Enthousiaste, la fondatrice, Sandra Babin, s'extasie devant la qualité du train. «Il va trouver rapidement preneur!» prévoit-elle.

Dans l'entrepôt, la femme de 30 ans balaie du regard les milliers de jouets usagés que son équipe et elle devront trier, réparer et nettoyer. On y trouve des poupées, des jeux de société, des cuisinettes, des ballons... Quand l'organisme les remettra sur le marché, ils coûteront une fraction du prix des jouets originaux, tout en étant parfaitement fonctionnels.

À l'instar de l'organisme Réno-Jouets, situé à Québec, les missions des Lutins Verts sont multiples. L'organisme prône la récupération des jouets, les offre à un prix assez bas pour que toutes les familles y trouvent leur compte, et favorise l'intégration socioprofessionnelle de travailleurs en difficulté.

Sandra Babin s'est d'ailleurs inspirée de Réno-Jouets pour lancer son organisme à but non lucratif, qui n'existe que depuis un peu plus de trois mois. «Notre idée, c'est de donner une seconde vie à ces jouets, explique-t-elle. Ce n'est pas parce que nous sommes dans le domaine de l'usagé que l'on va présenter des jouets sales, incomplets, en mauvais état et dangereux. Nous avons des critères de qualité.»

À l'occasion, des bénévoles doués dans l'électronique viennent jeter un oeil aux jouets qui ne fonctionnent pas. Lors de notre passage, un hélicoptère à l'air plutôt chouette portait la mention «à vérifier». Si, comme Sandra le souhaite, il ne s'agit que de refaire une soudure, le jouet quittera l'atelier pour le magasin de Rosemont ou celui de Montréal-Est.

«Certains jouets sont très recherchés. Tout à l'heure, une dame est venue ici parce qu'elle voulait des jouets des Télétubbies pour sa fille qui en est folle, raconte Mme Babin. Elle n'en trouve nulle part dans les grandes chaînes. Ici, on va en avoir régulièrement.»

Mais pour Noël, les boîtes de jeu aux coins un peu défraîchis et sans emballage éclatant ne risquent-elles toutefois pas de décevoir? Comment expliquer aux enfants que cette année le père Noël ou les parents se sont tournés vers l'usagé?

«Les enfants ne le voient généralement pas, réplique la directrice. Et puis parfois, comme adulte, il faut repenser les choses. Est-ce qu'on veut vraiment toute la mise en scène des emballages commerciaux? Oui, on peut acheter du neuf, mais il n'y a pas une grande différence entre un jeu de Monopoly neuf et un autre qui a déjà servi. Ce sont les mêmes parties.»

Infos: http://leslutinsverts.over-blog.org