Le CD meurt peut-être, mais il n'y a jamais eu autant de disques sur le marché, que ce soit en plastique ou en numérique. Tant et si bien que certains albums qui valent vraiment le coup ont été un peu oubliés. En voici cinq, sortis cette année, qui méritent qu'on les savoure, tranquillement et vraiment.

- Sade, Soldier of Love, Epic

Quelque 25 ans après son méga-succès - rappelez-vous Smooth Operator et The Sweetest Taboo... -, Sade revient avec un sixième album... et sa voix est encore plus belle qu'à l'époque! Entourée de son groupe de musiciens mythique, la chanteuse britannique aux origines nigériennes propose un album à la fois sensuel et rythmé. Retour réussi pour la plus soul des « soldats de l'amour ».

- Courtney Wing, Bouquet of Might and Fury, Bonsound

Pour ceux et celles qui n'ont pas peur de faire face à la peine... et à la beauté! Onirique, étrange, le troisième album folk du Montréalais d'adoption Courtney Wing (né à Vancouver) est traversé par la tristesse, mais une tristesse qui serait magnifiée par la voix de Wing (qui rappelle Peter Gabriel) et le choeur de dix chanteurs d'opéra qui l'accompagne. Ça donne un truc superbe que l'original auteur-compositeur appelle du « folk opératique ».

-Chloé Sainte-Marie, Nitshisseniten e tshissenitami (Je sais que tu sais), GSI

On savait déjà Chloé Sainte-Marie capable de faire aimer la poésie à tous, grâce à sa trilogie d'albums faite de poèmes de Miron, Giguère, etc., mis en musique. Avec Nitshisseniten e thshissenitami, elle va encore plus loin, chantant uniquement en langue innue des textes du poète amérindien Philippe McKenzie. Pas besoin de parler l'innu pour comprendre : c'est franchement sublime.

- Cocoon, Where The Oceans End, Universal

Écouté par hasard, cet album folk tout doux, simple et enveloppant ne cesse de revenir dans le lecteur de CD - et pourtant, on a bien failli hurler quand on a réalisé que Cocoon est un couple de chanteurs français - et même auvergnats - qui chante en anglais (c'est le deuxième album du duo). Oui, c'est agaçant... mais c'est vraiment très agréable à écouter quand même!

-Geoffrey Gurrumul Yunupingu, Gurrumul, Justin Time

Dans la lignée des premiers disques de Geoffrey Oryema, Cesaria Evora ou Baaba Maal, cet album, lancé fin 2009, entre directement dans le coeur par la beauté de la voix de Geoffrey Gurrumul Yunupingu, auteur-compositeur-interprète australien d'origine aborigène (et aveugle...) qui change en yolngu et en anglais, en s'accompagnant à la guitare, à la batterie, au didgeridoo, etc. Ça calme en profondeur même la plus stressée des journalistes...