Participer aux Jeux olympiques est un exploit en soi. Parmi plusieurs millions d'athlètes de haut niveau sur la planète, seul un très faible pourcentage peut y accéder. Dans notre pays qui compte plus de 30 millions d'habitants, nous aurons une des plus grandes représentations de skieurs de fond cette année avec 15 athlètes canadiens.

Participer aux Jeux olympiques est un exploit en soi. Parmi plusieurs millions d'athlètes de haut niveau sur la planète, seul un très faible pourcentage peut y accéder. Dans notre pays qui compte plus de 30 millions d'habitants, nous aurons une des plus grandes représentations de skieurs de fond cette année avec 15 athlètes canadiens.

J'ai participé à quatre reprises aux Jeux olympiques entre 1976 à 1988. Je suis un athlète qui a eu la chance d'avoir les cinq éléments qui, selon moi, sont nécessaires pour avoir du succès au niveau international : du talent dans le sport visé, un bon environnement (entraîneur, coéquipier, amis, famille), du plaisir à faire beaucoup de travail, un peu d'intelligence et la volonté de continuellement se dépasser.

Je n'ai jamais parlé à Alex qu'il pourrait un jour participer aux Jeux olympiques. Je ne lui ai jamais raconté mes victoires en Coupe du monde ou mes participations aux Jeux d'été en cyclisme ou d'hiver en ski de fond. Tout ce qu'il a entendu était dans des conversations avec nos amis qu'on a côtoyés depuis son enfance. On peut dire qu'il a baigné dans un environnement physique et social de sport toute sa vie.

Mais si j'avais voulu qu'il soit un jour aux Jeux olympiques, il n'y serait pas aujourd'hui.

Il fallait que ça vienne de lui, qu'il développe sa passion et qu'il en paye le prix. C'est lui qui s'est entraîné de deux à trois heures par jour depuis 10 ans, qu'il pleuve ou qu'il neige. C'est lui qui est parti de la maison 10 mois par année pour skier sur des glaciers en plein été ou participer aux Coupes du monde de décembre à avril. C'est lui qui déplace ses valises de ville en ville chaque semaine, loin de sa famille. C'est lui qui apprend à gérer les défaites et à se motiver avec ses succès. C'est lui qui, maintenant à l'université, étudie par correspondance depuis l'âge de 15 ans. À son niveau, c'est devenu maintenant 50 % physique, 50 % mental.

J'ai connu cette vie et je ne l'aurais jamais imposée à quelqu'un, surtout pas à mes enfants. Lorsque je vois Alex ou ses deux soeurs en compétition, j'ai toujours le coeur sensible et les larmes au bord des yeux. Je sais qu'ils poussent au maximum et j'appréhende toujours leur déception.

Je suis extrêmement chanceux de voir mon fils participer à ses premiers Jeux olympiques ici à Vancouver. En plus, j'ai la chance d'être présent sur place comme analyste pour la télévision. Alex est meilleur que moi et ça, c'est ma plus grande fierté. J'ai gagné ma première Coupe du monde à 30 ans, Alex a terminé deux fois troisième au monde à 20 ans ! Tout ce que je voudrais pour lui, serait qu'il continue à pousser ses rêves jusqu'au bout et qu'il demeure une personne équilibrée.

Je ne veux pas le stresser avant ses compétitions en lui donnant plein de conseils. Il sait ce qu'il doit faire et j'ai confiance en lui. Quelle que soit la position où il terminera, je sais qu'il aura tout fait pour donner le meilleur à ce moment.