Je suis une «tête blanche» à la recherche d'un emploi depuis bientôt un an. Pas évident. Surtout que la majorité de la société patronale du Québec n'est pas encore rendue au stade d'embauche de têtes blanches (malheureusement). Quel gaspillage!

Je suis une «tête blanche» à la recherche d'un emploi depuis bientôt un an. Pas évident. Surtout que la majorité de la société patronale du Québec n'est pas encore rendue au stade d'embauche de têtes blanches (malheureusement). Quel gaspillage!

Je crois qu'il y a dans le monde économique québécois, que ce soit les entreprises de services, manufacturières et industrielles, plusieurs intervenants qui font de la discrimination en raison de l'âge. Les employeurs continuent pour la majorité à entretenir des préjugés à propos de la productivité des travailleurs âgés. Pourtant, nous pourrions former avec les trois générations (baby-boomers, générations X et Y) un heureux mélange d'acquisition et de transfert de connaissances.

J'ai présentement 59 ans et j'ai la volonté de continuer à travailler. Mais les stéréotypes ont la vie dure. On n'en a rien à foutre de notre expérience. Les employeurs ont peur de verser un salaire trop élevé, ils ont peur de la maladie, etc. L'autre jour, on m'a répondu «que mon profil correspondait à la description du poste offert, mais que j'étais trop scolarisé»! Quelle excuse! On ne voulait tout simplement pas me dire que j'étais trop âgé.

Voici ce que m'a dit une directrice de département chez un assureur, lors d'un rappel pour un suivi relatif à une application sur un poste de souscripteur: «Nous, ici, nous n'engageons pas des personnes qui, comme vous, veulent venir déposer leurs pantoufles en dessous du bureau pour terminer leur carrière.» Et vlan!

L'ex-ministre péquiste déléguée à l'emploi, Agnès Maltais, a déjà déclaré que le comité «aviseur» pour les travailleurs de 45 ans et plus constate que plusieurs employeurs, aussi bien du secteur privé que du secteur public, fondent leurs perceptions des personnes de 45 ans et plus sur des préjugés. Ce qui, évidemment, entretient une attitude de laisser-faire.

Le temps est venu de créer des dispositifs, des incitatifs sérieux à l'embauche des seniors. Il faut que les bottines suivent les babines, messieurs les ministres Hamad et Gignac. Passez donc de la parole aux gestes concrets, ce qui aiderait à remplir les coffres de l'État qui sont à sec. N'est-ce pas, M. Bachand?

Et vous, employeurs, quelles directives donnez-vous à votre personnel des ressources humaines?

Je conserve encore espoir que des organisations vont croire aux personnes d'expérience et qu'un jour pas si lointain (j'ose espérer), on en viendra à poser des gestes concrets plutôt que de noircir du papier et de laisser planer des idéologies qui ne collent pas à la réalité présente, dans un contexte de recherche d'emplois chez les 50 ans et plus.