À la suite du dépôt du plan budgétaire québécois pour 2010-2011, plusieurs ont critiqué le silence du gouvernement à l'égard des quelque 15 000 places à contribution réduite promises dans le milieu des garderies et des centres de la petite enfance (CPE). Un budget extrêmement décevant pour les familles, selon la présidente de l'Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE), Johanne Roy, qui déplore que cet engagement n'ait pas été tenu.

À la suite du dépôt du plan budgétaire québécois pour 2010-2011, plusieurs ont critiqué le silence du gouvernement à l'égard des quelque 15 000 places à contribution réduite promises dans le milieu des garderies et des centres de la petite enfance (CPE). Un budget extrêmement décevant pour les familles, selon la présidente de l'Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE), Johanne Roy, qui déplore que cet engagement n'ait pas été tenu.

Or, à mon avis, la réalité est tout autre. Que dit exactement le budget au sujet des services de garde? Dans les renseignements additionnels sur les mesures du budget, un document de près de 220 pages publié sur le site du ministère des Finances, il est mentionné que les versements anticipés des crédits d'impôt seront tous faits à compter de 2011 sur une base mensuelle plutôt que trimestrielle afin que l'aide accordée se rapproche davantage des besoins qu'elle vise à combler.

Le problème des garderies privées non subventionnées est qu'elles ne peuvent participer à une compétition juste et loyale lorsque l'offre des places varie entre 7$ et 40$, même si souvent, les crédits d'impôt accordés aux familles qui fréquentent le milieu privé les avantagent. Mais pour qu'une famille puisse bénéficier à la fois du service de garde privé et de l'aide accordée par le gouvernement, elle peut devoir débourser jusqu'à 20% du revenu familial sur les trois mois que couvre le versement anticipé du crédit d'impôt.

Bien que le programme soit modulé en fonction des salaires afin d'en faire profiter davantage les familles à faible et moyen revenu, on peut comprendre que la politique, telle qu'elle était appliquée avec ces quatre versements anticipés par an, décourageait près de la totalité des parents désireux d'offrir une place en garderie privée pour leur enfant.

Avec un versement anticipé mensuel, il devient même possible à l'établissement privé de financer elle-même les places et ainsi, d'assumer une part de sa responsabilité sociale. Le milieu privé compte près de 16 000 places présentement disponibles à la grandeur de la province, des places qui répondent bien souvent qu'autrement aux exigences strictes des inspecteurs du ministère, et qui présentent des installations souvent plus neuves et plus modernes que les CPE et les garderies subventionnées, compétition oblige!

À l'heure des scandales qui ont affligé le milieu des services de garde avec la distribution des places subventionnées, il est clair que le système a créé malgré lui un marché inéquitable dont ont souffert bien des entrepreneurs et des parents désireux de trouver une place pour leurs enfants. Les mesures annoncées par le nouveau budget mènent, à mon avis, le marché des services de garde vers une compétition plus saine, et donc, vers une meilleure équité et responsabilité sociale.