Alors que Montréal devient officiellement la plus grande ville de langue anglaise du Québec, son maire se pavane avec des plans de modernisation pour un échangeur! Quant au premier ministre, qui hausse à 55 000 le nombre d'immigrants admissibles à venir s'installer au Québec, il les prive de leurs cours de francisation et d'intégration à la société québécoise!

Alors que Montréal devient officiellement la plus grande ville de langue anglaise du Québec, son maire se pavane avec des plans de modernisation pour un échangeur! Quant au premier ministre, qui hausse à 55 000 le nombre d'immigrants admissibles à venir s'installer au Québec, il les prive de leurs cours de francisation et d'intégration à la société québécoise!

Faut-il être démographe, statisticien ou mathématicien pour comprendre qu'au rythme où le Québec s'anglicise, l'espoir que les générations futures parlent, écrivent, travaillent en français, s'avère pour ainsi dire inexistant? Le Québec, sous nos yeux, est en train de subir le sort qu'ont connu les provinces canadiennes. Les écoles de langue française ne sont pas interdites, comme ce fut le cas en Saskatchewan et au Manitoba, mais on supprime les classes de français destinées aux immigrants! Cela ne revient-il pas au même? Pour chaque immigrant qui s'anglicise, c'est un Québécois qui meurt.

Comme si cela n'était pas suffisant, il faut bien enfoncer le clou, les juges de la Cour suprême, s'appuyant sur la constitution canadienne que le Québec n'a jamais endossée, ont complètement dévitalisé la loi 101 (amendée plus de 200 fois), ramenant sur le territoire québécois le concept de libre choix, c'est-à-dire le choix de vivre en anglais dans un État qui a (ou plutôt avait), le français pour langue officielle.

Aux compressions dans la francisation, s'ajoute le financement disproportionné des institutions de langue anglaise dont celui de la construction d'un mégacentre hospitalier qui nous coûtera plus de 1 milliard de dollars et qui nous permettra de nous faire soigner en anglais. Ce ne sont pas les entrepreneurs qui s'en plaindront...

Et puisque les droits de scolarité et les loyers sont, dans l'ensemble, moins chers au Québec que dans le Canada, de nombreux Canadiens viennent s'y établir, rassurés qu'ils sont que le Québec ne deviendra jamais indépendant et que l'on peut y vivre sans connaître un seul mot de français.

À ces facteurs, il convient de prendre en compte le peu de fierté qu'éprouvent les Québécois, ce qui inclut leurs politiciens, à parler l'une des plus belles langues au monde; leur indifférence quant au destin qui les guette; le sentiment d'infériorité qui les habite et leur lâcheté.

Être Québécois n'est pas facile. Nous sommes entourés de Canadiens et d'Américains. Nous sommes gouvernés, tant à Ottawa qu'à Québec, par des Canadiens dont les valeurs et les intérêts sont incompatibles aux nôtres. Mais si nous refusons de nous battre pour ce qui fait notre beauté, notre différence, notre force, notre identité, qui le fera?