La semaine dernière fut une autre semaine tumultueuse pour le gouvernement Charest qui a décidé de limoger le ministre de la Famille, Tony Tomassi. Plusieurs journalistes et citoyens se sont demandés pourquoi le premier ministre Jean Charest avait tant attendu.

La semaine dernière fut une autre semaine tumultueuse pour le gouvernement Charest qui a décidé de limoger le ministre de la Famille, Tony Tomassi. Plusieurs journalistes et citoyens se sont demandés pourquoi le premier ministre Jean Charest avait tant attendu.

Peut-être qu'une partie de la réponse réside dans le fait qu'il est très difficile pour une organisation, tant une entreprise privée qu'un parti politique, de se départir de son «rainmaker». Cette expression fréquemment utilisée dans les cabinets d'avocats signifie que toute organisation a une ou plusieurs vedettes des ventes ou du financement. Au sein du Parti libéral, il ne faisait aucun doute que Tony Tomassi, tout comme son père, était un véritable «rainmaker».

Puisque l'expression «cash is king» est souvent la réalité au sein des sociétés occidentales, il devient très pénible pour le premier dirigeant d'une organisation de se débarrasser de celui qui apporte de l'eau au moulin. Et ce, même dans les cas où cet individu possède une «éthique élastique».

La véritable erreur du gouvernement Charest est d'avoir voulu récompenser un «rainmaker» en lui offrant une position de ministre. Au cours des derniers mois, plusieurs critiques journalistes ont d'ailleurs remis en doute les compétences de M. Tomassi en tant que titulaire d'un ministère. Il n'est pas toujours facile pour nos premiers ministres de résister à la tentation d'attitrer des ministères aux meilleurs collecteurs de fonds plutôt que de choisir les candidats les plus compétents.

Heureusement, le gouvernement de M. Charest semble détenir quelques grosses pointures dans ses rangs telles que MM. Raymond Bachand, Clément Gignac ou Sam Hamad. Cependant, il me brûle les lèvres de demander combien d'autres ministres au sein du gouvernement actuel, de même qu'au sein des gouvernements passés, tous partis au pouvoir confondus, ont été nommés pour leur apport financier ou leur popularité plutôt que pour leurs compétences et leur éthique?

Cette manière de procéder ainsi que le style de politicien que représente M. Tomassi sont d'éloquents exemples d'un système politique souffrant qui se doit d'être réformé. Tel que l'indique année après année le baromètre de confiance de la firme de sondage Léger Marketing, jamais les politiciens n'ont été aussi bas dans les sondages. Parmi 30 métiers, seuls les vendeurs de voitures usagées obtiennent un moins bon résultat que nos politiciens. Ayez espoir chers vendeurs, peut-être cette année sera celle où vous n'occuperez plus ce rang déshonorant!

Il est impératif de réformer le système actuel puisque la confiance est la base de notre société. Chaque jour, lorsque nous traversons un pont, buvons de l'eau provenant du robinet ou utilisons un ascenseur, nous faisons confiance à des milliers de personnes. Si la confiance envers ceux qui dirigent notre société disparaît, cela aura pour conséquence d'éloigner d'intéressants candidats mais surtout, et c'est ce qui est encore plus grave, cela aura pour conséquence de dissuader des citoyens d'agir avec éthique.

La semaine dernière, alors que je discutais de toutes ces situations avec un chauffeur de taxi, j'imaginais que celui-ci partagerait mon opinion et trouverait ces situations inacceptables, mais à mon grand étonnement il m'a répondu ceci: «Si j'étais à leur place je ferais la même chose, personne ne se fait prendre... Pourquoi eux et pourquoi pas moi?»

Nous avons un urgent besoin de leaders compétents et éthiques qui ne se contenteront pas d'agir de manière ordinaire, mais qui agiront de manière extraordinaire.