Un nouveau phénomène vient d'apparaître dans l'univers étrange et troublant du Moyen-Orient: le «pacifiste armé». Même pour ceux et celles d'entre nous qui déplorons la décision d'Israël d'aborder la flottille, tout en pleurant les pertes de vie inutiles, la notion que ces soi-disant «pacifistes» aient préféré les armes à la non-violence style Gandhi porte à réflexion.

Un nouveau phénomène vient d'apparaître dans l'univers étrange et troublant du Moyen-Orient: le «pacifiste armé». Même pour ceux et celles d'entre nous qui déplorons la décision d'Israël d'aborder la flottille, tout en pleurant les pertes de vie inutiles, la notion que ces soi-disant «pacifistes» aient préféré les armes à la non-violence style Gandhi porte à réflexion.

En supposant que les premières descriptions soient exactes, cette mise en scène marine s'est transformée en combat. Dans cinq des six bateaux abordés par les Israéliens, le scénario s'est déroulé comme prévu. Les protestataires n'ont pas résisté, confiants que la couverture médiatique du déploiement de commandos armés contre des civils désarmés permettrait d'atteindre leur objectif d'embarrasser Israël et d'affaiblir l'appui international au blocus, par Israël et l'Égypte, du territoire de Gaza contrôlé par Hamas.

Et pourtant, les personnes à bord du traversier turc Marmara sont devenues violentes. Les soldats ont dit avoir été attaqués avec des barres de fer, des couteaux et des armes à feu arrachées, semble-t-il, des mains de militaires israéliens. Les hôpitaux israéliens ont confirmé que certains commandos blessés avaient été poignardés, et que deux d'entre eux semblaient avoir été atteint de balles.

Selon des enregistrements, certains émeutiers criaient «Khaybar Khaybar ya yahud, Jaish Muhammad saya'ud», ce qui signifie: «Juifs, souvenez-vous de Khaybar, l'armée de Mahomet revient.» Les musulmans avaient défait les juifs au VIIe siècle à la bataille de Khaybar. Les médias israéliens ont décrit l'émeute comme une tentative de «lynchage», évoquant le meurtre brutal, le 12 octobre 2000, de deux réservistes israéliens qui s'étaient égarés en territoire palestinien.

Bien sûr, les Israéliens savaient que la flottille se dirigeait vers l'affrontement et auraient dû tenter de désamorcer la situation moins dangereusement. Mais les forceurs de blocus du sixième bateau auraient dû être conscients, comme leurs camarades dans les cinq autres embarcations, que des soldats attaqués sont entraînés à riposter. Prétendre que ces émeutiers violents - gorgés de haine contre Israël - sont des «pacifistes» ne fait qu'embrouiller la situation, tout comme transformer des «terroristes» en «militants» quand ils ciblent des Israéliens, ou employer le terme «occupées» pour décrire des terres qui font l'objet de différends juridiques.

La cohérence, la clarté et l'intégrité sont les préalables essentiels d'une paix qu'espèrent désespérément tous ceux qui se préoccupent, comme nous, du Moyen-Orient. La prochaine fois, quand une des deux parties chorégraphiera un affrontement pour des motifs politiques, peut-être les adversaires seront-ils suffisamment intelligents - et assez courageux - pour s'inspirer de Gandhi, pour préférer la non-violence comme première étape vers la confiance mutuelle, puis le respect, puis le compromis, puis la paix.