On se demande si le président Obama est responsable de la tournure des événements dans le golfe du Mexique et dans les eaux du territoire américain. On se demande qui blâmer dans toute cette histoire, tantôt les premiers responsables, BP, tantôt tous ceux qui ne sont pas en mesure d'apporter des solutions. Or, rien n'excusant la négligence de BP sur sa propre plateforme pétrolière, je me demande si nous ne sommes pas tous responsables, au fond.

On se demande si le président Obama est responsable de la tournure des événements dans le golfe du Mexique et dans les eaux du territoire américain. On se demande qui blâmer dans toute cette histoire, tantôt les premiers responsables, BP, tantôt tous ceux qui ne sont pas en mesure d'apporter des solutions. Or, rien n'excusant la négligence de BP sur sa propre plateforme pétrolière, je me demande si nous ne sommes pas tous responsables, au fond.

Ne sommes-nous pas tous responsables des centaines de milliers de tonnes de pétrole s'écoulant aujourd'hui même dans ce que nous avons de plus précieux, mais aussi des centaines de milliers de tonnes de pétrole que l'on extrait chaque jour, parfois même dans notre cour? Ne sommes-nous pas tous responsables de la voiture que l'on prend chaque matin pour aller de notre banlieue tranquille au centre-ville le plus proche? Ne sommes-nous pas tous responsables de notre gouvernement qui n'investit pas dans un réseau de transports en commun très adapté, mais plutôt dans un système autoroutier défaillant?

Ne sommes-nous pas tous responsables du sac de plastique - ou réutilisable, même - dans lequel on apporte notre diner? Ne sommes-nous pas tous responsables de la nouvelle télévision que l'on vient d'acheter parce que l'ancienne ne diffusait pas en HD? Ne sommes-nous pas tous responsables du fruit que l'on mange en collation qui provient de l'autre bout de la planète? Ne sommes-nous pas tous responsables de l'engrais qu'il a fallu pour qu'il atteigne une grosseur si artificielle?

Oui, nous sommes tous responsables. Nous sommes tous responsables, car nous avons choisi, collectivement, de ne rien faire encore pour encourager les initiatives environnementales, ni pour punir les actions néfastes pour la planète. Nous sommes tous responsables d'avoir choisi un mode de fonctionnement, une idéologie, une organisation de société et un mode de vie qui font d'abord la promotion du profit au détriment du respect, au détriment de la vie et au détriment de cette planète qui nous a d'ailleurs tout donné. Nous sommes responsables du petit «x» que l'on appose - ou que l'on n'appose pas - sur chaque bulletin de vote. Nous sommes responsables des gens, des humains possédant nos mêmes droits, qui meurent chaque semaine dans des bombardements, dans des catastrophes naturelles ou dans des conditions de travail indignes.

Je ne crois pas que nous devrions tous nous porter volontaires pour aller boucher le trou dans le golfe du Mexique. Je ne crois pas non plus que nous devrions tous renoncer à notre voiture demain matin. Je crois par contre que nous pourrions cesser de chercher un responsable et plutôt nous mettre au travail et trouver des solutions ensemble. Nous devrions cesser de tirer sur nos frères et nos soeurs et plutôt nous rassembler pour régler nos différends. Nous devrions communiquer, ne serait-ce qu'avec notre voisin ou avec notre collègue de travail, mais aussi savoir arrêter de parler quand vient le temps d'agir. Nous devrions simplement sortir de l'individualisme dans lequel on s'est tous placé et tenter d'avancer collectivement.