La Chine ne me semble pas si différente du Canada sur le plan urbain. Disons simplement que le pays est largement peuplé et que les gratte-ciels abondent. Peut-être que j'ai étudié trop longtemps cette partie du monde et que les différences ne peuvent plus me sauter aux yeux. La seule réelle barrière est la langue, mais un jour, elle aura disparu.

La Chine ne me semble pas si différente du Canada sur le plan urbain. Disons simplement que le pays est largement peuplé et que les gratte-ciels abondent. Peut-être que j'ai étudié trop longtemps cette partie du monde et que les différences ne peuvent plus me sauter aux yeux. La seule réelle barrière est la langue, mais un jour, elle aura disparu.

Pékin est une ville moderne, énorme et étourdissante. Il est difficile de décrire ce que je vis. Il faut vraiment venir ici pour comprendre. Je vois que Montréal, le Québec, et le Canada s'intéressent à l'Asie, à la Chine. Plus je réfléchis et je vois comment nous abordons cette région, plus je constate que nous nous trompons. Nous n'essayons pas de coopérer, mais de profiter. Pour l'instant, nous n'avons rien d'autre à offrir que nos ressources.

Certes, la Chine a d'énormes problèmes. Néanmoins, je vois la Chine apporter des correctifs au fur et à mesure que le pays devient plus puissant. Tout ne peut pas être réglé en une seule journée, mais pour un pays comptant 5000 ans d'histoire, quelques décennies ne sont rien. Et le Québec, lui?

Une question me hante: que peut offrir réellement le Québec aux jeunes? J'ai beau me reposer la question des centaines de fois et tenter de trouver quelque chose de positif, je n'y parviens pas. Bien que la même question se pose avec le Canada, j'aimerais voir ma province sortir de sa torpeur avant de penser aux disputes avec le fédéral.

Je sais très bien ce que le Québec nous prépare pour l'avenir: un État endetté incapable d'innover et de protéger nos intérêts, une république de bananes où les partis ne font que s'échanger le pouvoir. Il est dommage qu'à l'heure actuelle, le seul parti qui m'apparaît capable de défendre les intérêts des citoyens prône ouvertement la séparation. À force de vivre ailleurs, je m'aperçois que nous perdons notre temps à tergiverser futilement. Nous ne concentrons pas nos efforts au bon endroit. Nous préférons regarder le train passer.

Alors que le monde s'ouvre, nous reculons. Nous venons tout juste de gaspiller toute une génération de jeunes en raison d'une réforme de l'éducation bancale, nous sommes plongés en plein coeur d'une crise politique sans pareille qui mine totalement la confiance des gens envers l'État.

Nous donnons nos ressources et nous continuons à promouvoir des monopoles largement inefficaces. Alors que l'État fait tout ce qui est en son pouvoir pour récupérer le moindre sou d'impôt qu'il lui est dû, il aime donner des contrats lucratifs sans consultation aux amis proches du pouvoir. Nous aimons faire venir au Québec des immigrants avec des doctorats pour en faire des chauffeurs de taxi.

Alors que les jeunes devraient être poussés à s'éduquer, nous les regardons décrocher passivement. Nous ne cherchons pas à combattre la pauvreté, mais plutôt à l'encourager. Continuons à vivre sur nos huit cartes de crédit, les pays émergents seront les prochains à nous financer lorsque viendra le moment de refaire le toit du stade. Nous vénérons tant notre État providence ! Il est vrai qu'il nous fournit du pain et des jeux en abondance, afin d'oublier notre misère. Si nous prions Halak, peut-être que Dieu exaucera nos souhaits les plus chers.

Lorsque je vois les meilleurs talents de la province quitter le Québec, je ne peux que les encourager. Bien que chaque pays possède ses propres problèmes, bien peu restent les bras croisés. Nous aimons nous complaire dans notre petit monde. J'ai l'impression que le succès nous fait peur, puisque nous tentons de le décourager par tous les moyens. Nous aimons tant briser les rêves de ceux qui osent penser. À moins que nos aînés se secouent, les mêmes qui ont milité durant la Révolution tranquille pour placer le Québec sur une carte, je contemplerai de loin notre État sombrer en éclatant de rire devant notre stupidité.

Peut-être que dans 20 ans, lorsque les baby-boomers seront trop vieux pour se déplacer, nous pourrons enfin remettre le Québec sur le droit chemin.

Aux jeunes, je n'ai qu'un message: réveillez-vous!