Le jeudi 25 août 2005, pris dans la tourmente du plus grand scandale politico-financier du Québec, 9200 épargnants se retrouvaient «naufragés» à la suite du coulage à pic de Norbourg gestion d'actifs inc. (NGA). Ce jour-là, l'Autorité des marchés financiers du Québec (AMF), autrefois connue sous le nom de la Commission des valeurs mobilières du Québec (CVMQ), gelait le solde de nos épargnes investies à l'origine dans les Fonds Évolution de Services financiers CDPQ, fonds que cette dernière société avait entretemps imprudemment vendus à Vincent Lacroix, «sous le sceau de la plus stricte confidentialité».

Le jeudi 25 août 2005, pris dans la tourmente du plus grand scandale politico-financier du Québec, 9200 épargnants se retrouvaient «naufragés» à la suite du coulage à pic de Norbourg gestion d'actifs inc. (NGA). Ce jour-là, l'Autorité des marchés financiers du Québec (AMF), autrefois connue sous le nom de la Commission des valeurs mobilières du Québec (CVMQ), gelait le solde de nos épargnes investies à l'origine dans les Fonds Évolution de Services financiers CDPQ, fonds que cette dernière société avait entretemps imprudemment vendus à Vincent Lacroix, «sous le sceau de la plus stricte confidentialité».

Ces Québécois n'avaient jamais fait affaire au préalable avec le fraudeur Lacroix, sinistre individu dont la Caisse de dépôt allait pourtant leur garantir sous peu la scrupuleuse honnêteté. Ne voulant pas se trouver aux prises avec des charlatans de la finance de cet acabit qui vous promettent mer et monde, mais ne parviennent jamais à livrer la marchandise, ces investisseurs prudents avaient donc placé leurs épargnes chèrement accumulées dans la famille des Fonds Évolution de la Caisse de dépôt.

Dans les documents marketing accompagnant les prospectus concoctés pour les inciter à investir en toute confiance, on pouvait lire: «Évolution était une société québécoise de fonds communs de placement, partenaire des Services financiers CDPQ, filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec, récemment acquise par les fonds Valorem, filiale de Teraxis, dont l'actionnaire principal est la Caisse de dépôt et placement du Québec.»

Ces gens comme bien d'autres gens du pays ont totalement fait confiance à la Caisse de dépôt, ce grand «gestionnaire bon père de famille» de nos avoirs. Cette confiance en ce que l'on a fait de meilleur et de plus solide chez nous pour gérer notre argent ne les en a pas moins coulés par le fond. Les responsabilités semblent claires comme de l'eau de roche. Et pourtant, personne à ce jour n'a eu la salutaire idée de lancer à ces investisseurs une bouée de sauvetage!

Au moment du naufrage, les passagers du navire Évolution n'ont pas tout de suite su pourquoi le mauvais sort leur tombait ainsi dessus. Cinq ans plus tard, ils en savent suffisamment sur l'utilisation stratégique en 2004 de leurs épargnes larguées sans vergogne et sans considération entre les mains du gestionnaire choisi par la Caisse de dépôt : Vincent Lacroix.

Cela dit, les nouvelles ne sont pas que mauvaises. Au fil des ans, nous avons douté de pouvoir un jour obtenir justice, tantôt devant le refus de la Caisse de dépôt de nous rembourser nos 133 millions d'épargnes, tantôt devant celui du gouvernement responsable de la Caisse de dépôt de nous accorder la mise sur pied d'une commission d'enquête. Il en est autrement depuis le 28 juin 2010, date à laquelle les juges de la Cour d'appel du Québec ont à l'unanimité autorisé les victimes de la fraude Lacroix-Norbourg à intenter un recours collectif contre la Caisse de dépôt, qui demeure pour les épargnants de la famille des fonds Évolution, le véritable chef d'orchestre de cette scandaleuse affaire.

Il nous restera dès lors qu'à tout mettre en oeuvre pour faire la démonstration que dès 2001, en haut lieu, on savait pertinemment que Vincent Lacroix, dit «l'étoile de Magog», était en faillite et légalement en défaut de respecter les normes de la CVMQ, que lui confier un mandat de gestion revenait à accepter d'avance des résultats désastreux, que ce même Lacroix faisait déjà défaut de payer ses dettes, d'honorer ses mandats, de produire ses rapports d'impôts depuis belle lurette.

La situation de cet homme sans honneur et sans scrupule était telle qu'il sautait aux yeux qu'il pouvait être utilisé et manipulé, ce que l'on ne s'est pas gêné de faire.

Et nous comptons bien le prouver.

* Les auteurs signent cette lettre au nom du Regroupement des épargnants de la famille des fonds d'investissement Norbourg Évolution du Québec inc.