Le climat de suspicion qui règne à la commission Bastarache apparaît comme un microcosme du monde politique au Québec depuis quelques années. Rien n'est sûr, personne ne croit qui que ce soit, chacun lance des déclarations publiques hors de l'enceinte. Il en ressort une vague impression que tous les intervenants sont plus pourris les uns que les autres, ou en tout cas qu'ils ont quelque chose à cacher.

Le climat de suspicion qui règne à la commission Bastarache apparaît comme un microcosme du monde politique au Québec depuis quelques années. Rien n'est sûr, personne ne croit qui que ce soit, chacun lance des déclarations publiques hors de l'enceinte. Il en ressort une vague impression que tous les intervenants sont plus pourris les uns que les autres, ou en tout cas qu'ils ont quelque chose à cacher.

En tant que consultant informatique, j'ai travaillé dans des dizaines de compagnies différentes et j'ai pu constater comment l'expression «ça va comme c'est mené» est toujours vraie. Pour moi, il suffit de trouver ce qui motive une corporation pour comprendre l'intention qui se cache derrière les demandes des usagers, pour mieux les desservir. Dans tous les cas, quand j'ai la chance de situer là où les personnes prennent les décisions, il devient évident que la structure de la compagnie leur ressemble en tous points. Ma façon de saisir chaque parole s'en trouve enrichie... et je sauve des jobs parce que je sais dans quel sens je dois apporter ma contribution.

J'ai mis en pratique cette façon de voir en observant ce qui se passe à l'Assemblée nationale et au gouvernement. Force est d'admettre que, parmi nos politiciens, personne ne tente de trouver des lignes de force pour alimenter une certaine foi en l'avenir dans la population. Au contraire: on s'entre-déchire à qui mieux mieux. Si «ça va comme c'est mené», alors il faut fixer nos yeux sur Jean Charest... et en effet, on y trouve des réponses très claires.

Je ne suis pas un mordu de l'analyse transactionnelle, mais j'en connais tout de même assez pour trouver qu'elle colle très bien à M. Charest: il est un bel exemple de «I'm not O.K., you're not O.K.». À chaque critique à l'endroit de son gouvernement, qu'elle vienne de l'opposition ou d'un groupe de pression, sa réponse a toujours la même saveur: il tente de démontrer que la personne qui le critique est aussi pire que lui!

Jamais un seul mot pour défendre ses actions, ou si peu. Par contre, il pourfend l'adversaire de procès d'intention, lui reproche tout ce qui pourrait le mettre en contradiction avec son passé, il met en doute le porteur de nouvelle au lieu de répondre au message.

Si le climat politique est si mauvais à Québec pour l'instant, bien... ça va comme c'est mené. Que je sache, ce n'est ni Pauline Marois ni Marc Bellemare qui dirigent. Le gouvernement est de plus en plus englué dans un climat de batailles de ruelle... parce que le coq du quartier ne connaît que cette façon de faire. C'est déplorable: M. Charest salit des gens qui ne le méritent pas.

Je ne sais pas si Mme Marois sera une bonne première ministre, mais je sais qu'elle est une administratrice hors pair. Je sais aussi que par nature, elle fait confiance à son entourage, ce qui est plutôt encourageant. Mais actuellement, dans ce climat, elle n'a aucune chance de faire ressortir des qualités humanistes ou même humaines dans ses interventions: elle, comme toute la chambre bleue, est sale de la boue que M. Charest se plaît à lancer à tort et à travers, obligeant tout un chacun à se conduire de la même façon.

Non mais, sortez-le! Je ne veux même plus savoir s'il est malhonnête, ou trouillard, ou roi-nègre. Il est simplement pourri comme premier ministre. Je ne lui confierais même pas un stand de cireur de chaussures, à peine un job de remplisseur de hot-dogs dans une cantine éloignée... pour qu'il ne puisse pas démolir les autres remplisseurs, ceux qui sont compétents.