À la lecture de l'opinion de M. Trottier, je n'ai pu me retenir de constater que ce dernier dénonce ce qu'il fait lui-même allègrement: salir.

À la lecture de l'opinion de M. Trottier, je n'ai pu me retenir de constater que ce dernier dénonce ce qu'il fait lui-même allègrement: salir.

Oui, le climat politique est mauvais, mais en mettre le blâme seulement sur le premier ministre fait montre d'un aveuglement plus partisan que juste. M. Trottier, vos «combines» dépassent de vos pantalons. Prétendre que Pauline Marois est une administratrice hors pair relève de la plus haute fantaisie. Dire qu'elle fait confiance à son entourage ne se reflète pas dans le remaniement récent de son cabinet fantôme. N'a-t-elle pas su éloigner tous ceux qui critiquaient ses prises de position? En quoi est-elle humaniste ou humaine dans ses interventions? Je la vois plutôt ambitieuse et opportuniste. Voyons, ne me faites pas rire.

L'opinion que vous répandez à l'encontre du premier ministre est injuste. Le Québec, au cours des dernières années, s'en est mieux tiré que la plupart des États. Malgré la crise économique, le Québec a mieux fait. Son taux de chômage est inférieur à celui des États-Unis et de la grande majorité des pays européens. Pour la première fois depuis des années, il est inférieur à celui de l'Ontario.

Grâce aux travaux sur nos infrastructures, plus de 100 000 travailleurs ont pu conserver un emploi. Un plan d'entretien de celles-ci a été élaboré et permettra d'éviter à l'avenir d'avoir à pallier l'incurie à ce chapitre, de gouvernements antérieurs.

Au plan environnemental, le gouvernement a mis en place des politiques qui placent le Québec au rang des sociétés progressistes. Le Québec se tourne de plus en plus vers l'utilisation d'énergies propres.

Le Plan Nord que le premier ministre a présenté l'an dernier est un projet d'avenir pour le Québec et fait montre d'une vision à long terme de son développement.

M. Charest s'est révélé un pionnier dans l'élaboration d'une politique de libre-échange entre l'Europe et le Canada, entre le Québec et les autres provinces. L'entente France-Québec sur la main-d'oeuvre, qui vise à combler des postes dans des domaines où nous devons faire face à une pénurie de spécialistes, en est un exemple concret.

La période de questions à l'Assemblée nationale a toujours été un moment de la vie parlementaire où la joute vire aux quolibets, aux accusations de toutes sortes, aux insinuations malveillantes, bien protégées par l'immunité. Comme la majorité de mes concitoyens, je le déplore. Un peu plus de décorum ne serait pas à dédaigner.

J'ai eu l'occasion d'aller défendre un mémoire en commission parlementaire. J'y ai constaté une politesse, un climat serein, un désir de travailler à bonifier les projets de loi tout à l'honneur des hommes et des femmes politiques qui y participaient, tous partis confondus.

Personne n'est parfait, en ce monde; ni M. Charest, ni moi, ni M. Trottier. Mais la population du Québec l'a, n'en déplaise à ce dernier, élu et réélu. Ses propos tiennent plus de l'éboueur que du consultant.

*Le texte, intitulée «Ça va comme c'est mené», qui a été publiée dans les pages Forum de samedi dernier.