Comme l'écrivait à juste titre l'éditorialiste François Cardinal, on ne peut s'opposer à tout. En effet, au fil des projets proposés par divers promoteurs ou le gouvernement, on voit assez souvent naître des opposants régionaux ou nationaux qui font valoir leurs arguments de façon parfois rigoureuse, parfois peu sérieuse.

Comme l'écrivait à juste titre l'éditorialiste François Cardinal, on ne peut s'opposer à tout. En effet, au fil des projets proposés par divers promoteurs ou le gouvernement, on voit assez souvent naître des opposants régionaux ou nationaux qui font valoir leurs arguments de façon parfois rigoureuse, parfois peu sérieuse.

Cela dit, il ne faut pas croire que seuls les opposants pensent et agissent de façon qu'on pourrait considérer centrés sur eux-mêmes. Nombre de promoteurs en font tout autant.

En fait, si un constat semble ressortir clairement sur la façon dont notre société évolue à l'heure actuelle, c'est que la très grande majorité d'entre nous veulent le beurre et l'argent du beurre.

Les citoyens du Québec (et de partout en Amérique du Nord) veulent de l'énergie pas chère, propre, sauver la planète, mais ne pas avoir à changer leurs habitudes. Ils ont recommencé à acheter des véhicules énergivores, ils rénovent souvent d'une façon qui augmente leur facture énergétique et lorsqu'on leur dit qu'ils doivent diminuer leur consommation, ils n'écoutent souvent que d'une oreille distraite.

L'an dernier, je suis allé à la rencontre de citoyens qui s'opposaient à un projet éolien. Bien que le projet me semblait mal ficelé, je considérais qu'il ne fallait peut-être pas jeter le bébé avec l'eau du bain. C'est alors que je leur ai demandé ce qu'ils seraient prêts à faire pour contribuer à l'avenir énergétique du Québec : grande campagne régionale d'économie d'énergie, chantier d'efficacité énergétique, développement géothermique, etc. Je voulais leur faire réaliser qu'ils ne pouvaient être contre un tel projet sans amener des pistes de solutions qui démontreraient qu'ils veulent faire eux aussi leur part. J'attends toujours de leurs nouvelles...

Les entreprises qui arrivent ici nous proposent souvent des projets qui, bien que potentiellement bon pour eux, sont souvent mal construits, en contradiction avec les concepts les plus fondamentaux du développement durable et n'ont ni queue ni tête dans une optique de planification intégrée des ressources. Et lorsque nous leur soulignons ces problèmes, leur réflexe sera la plupart du temps d'engager une firme de relations publiques qui aura pour mission de «nous convaincre de ce qui est bon pour nous».

Le dossier du gaz de schiste en est la plus parfaite démonstration. Cela dit, je blâme bien moins les entreprises que le gouvernement du Québec qui, dans ce dossier, aurait dû agir dans l'intérêt de l'ensemble de la collectivité québécoise. Or, il s'est transformé en promoteur, ne prenant jamais le recul obligé qu'il devait prendre afin de faire avancer notre avenir énergétique de façon cohérente. En un mot, il n'a pas assumé ses responsabilités.

Qu'il s'agisse d'une garderie que des citoyens refusent de voir près de leur maison, car trop bruyante alors qu'ils ont mis leur enfant sur la liste d'attente de cette même garderie (véridique !), qu'il s'agisse des entreprises qui ne veulent pas assumer leurs responsabilités écologiques et économiques, ou qu'il s'agisse des gouvernements qui n'osent pas prendre le leadership de façon à donner un bon exemple de responsabilisation citoyenne, nous devons faire le constat suivant: l'avenir énergétique, économique et écologique de la planète est en train de se jouer sous nos yeux et il serait plus que temps que nous cessions de nous regarder le nombril et commencions à amener des pistes de solutions qui démontreront que nous avons aussi à coeur ceux qui nous suivront sur cette planète.