M. Mardomingo était mon professeur préféré au Petit Séminaire de Québec. Il enseignait l'économie au secondaire. J'avais déjà de bonnes notions en la matière grâce à mon père et donc mon professeur et moi passions beaucoup de temps (au détriment des autres élèves...) à discuter non seulement d'offre et de demande, mais aussi des environnements politiques nécessaires à favoriser la création de la richesse.

M. Mardomingo était mon professeur préféré au Petit Séminaire de Québec. Il enseignait l'économie au secondaire. J'avais déjà de bonnes notions en la matière grâce à mon père et donc mon professeur et moi passions beaucoup de temps (au détriment des autres élèves...) à discuter non seulement d'offre et de demande, mais aussi des environnements politiques nécessaires à favoriser la création de la richesse.

Pauline Marois, celle-là même qui semblait naguère s'être convertie au besoin de créer de la richesse pour le Québec, a supprimé le cours d'économie du programme d'enseignement secondaire dans la vague de réforme du système d'éducation. Cette décision est navrante. Même si certains aspects de ce cours ont pu être récupérés ailleurs, cette abolition aura pour conséquence de confiner nos enfants francophones dans l'ignorance d'importants principes macroéconomiques qui sont omniprésents dans notre vie. Ces principes aident à expliquer autant des phénomènes qui ont un impact sur notre vie de tous les jours (par exemple, pourquoi le prix de l'essence à la pompe fluctue-t-il?) que des questions plus profondes (pourquoi Cuba est-il si pauvre? Comment crée-t-on des emplois?).  

La littérature de base sur les principes de l'économie est facilement accessible en anglais pour un étudiant du secondaire, mais plusieurs parents comme moi se demandent quoi faire pour que leurs enfants francophones puissent apprendre les rudiments de l'économie autrement que par la voix de leur professeur d'histoire, du blogue de l'altermondialiste du coin ou de leur futur délégué syndical.

Or voilà que l'organisme Initiative pour l'éducation économique (www.economic-education.org), qui vise à promouvoir la bonne compréhension des principes de marché, ancrés dans la liberté économique, c'est-à-dire un respect sans compromis de la propriété privée, des échanges volontaires et des contrats, vient de publier une traduction de deux bandes dessinées de l'auteur Irwin Schiff, Comment l'économie croît et pourquoi elle s'effondre et Le Royaume de Motltz - un conte de I. Schiff sur l'inflation et son origine.  

M. Schiff est une figure proéminente du mouvement de protestation contre les impôts aux États-Unis, ce qui lui a valu bien des batailles, perdues d'ailleurs, contre l'Internal Revenue Service aux États-Unis. Malgré ses déboires juridiques, il n'en demeure pas moins que M. Schiff a trouvé une façon originale et amusante d'expliquer de façon accessible à tout étudiant du secondaire (et à tout adulte !) les principes macroéconomiques à la base de notre haut standard de vie et comment les problèmes économiques actuels trouvent leurs origines lointaines dans les manipulations monétaires et dans les interventions de toutes sortes des pouvoirs publics depuis plusieurs décennies. Selon son fils Peter, lui-même auteur d'une bédé similaire (non encore traduite), «ce qui distingue Irwin Schiff de la plupart des économistes, c'est son talent d'éliminer les absurdités concernant un sujet en apparence complexe, et de le rendre simple à comprendre».

Je m'ennuie de M. Mardomingo. J'aurais bien aimé qu'il enseigne à Mme Marois. Mais en son absence, la lecture des deux bédés de Irwin Schiff, qui devrait être obligatoire non seulement pour tous les étudiants francophones du secondaire, mais aussi pour tous nos élus, s'avère un excellent substitut pour comprendre ce qui se passe autour de nous. Comme le dit le directeur du projet Initiative pour l'éducation économique, Valentin Petkantchin, docteur en sciences économiques, «non seulement vous comprendrez comment l'économie fonctionne et pourquoi elle s'effondre, mais vous n'écouterez plus jamais les discours politiques et les actualités de la même façon».