Je suis un Montréalais fier de sa ville et qui adore les sports. Toutefois, comme de nombreux autres citoyens, je deviens de plus en plus préoccupé par les centaines de millions de dollars qui pourraient prochainement être dépensés pour effectuer encore une fois d'autres réparations au toit du Stade olympique.

Je suis un Montréalais fier de sa ville et qui adore les sports. Toutefois, comme de nombreux autres citoyens, je deviens de plus en plus préoccupé par les centaines de millions de dollars qui pourraient prochainement être dépensés pour effectuer encore une fois d'autres réparations au toit du Stade olympique.

Présentement, on nous informe que les contribuables devront payer un autre 300 millions de dollars, une somme qui, si l'histoire se répète, augmentera sûrement de façon importante d'ici à ce que les travaux soient réalisés. Toutes ces dépenses, et les autres à venir, sont-elles vraiment justifiées d'un point de vue économique? Cela rendra-t-il le Stade rentable un jour? Je ne le crois pas.

Au-delà de cette facture, nous devons également être conscients des coûts d'exploitation du stade et d'administration par la Régie des installations olympiques (RIO). Selon les informations financières publiées par la RIO pour la période la plus récente se terminant le 31 octobre 2009, les revenus totaux générés par le Stade olympique totalisent 42 millions. De ce montant, 22 millions proviennent de subventions accordées par le gouvernement du Québec et 7 millions de la revente d'énergie et de travaux facturés à des tiers; le Stade olympique ne générant alors que 13 millions en revenus réels d'exploitation. De ces montants, les salaires et les avantages sociaux comptent pour 15 millions du total de millions en frais d'exploitation avant amortissement.

De plus, le gouvernement du Québec a investi un montant additionnel de 10 millions pour l'acquisition d'immobilisations. Le gouvernement du Québec a donc investi 32 millions pour des revenus générés de l'ordre de 13 millions. Doit-on investir une autre somme de 300-350 millions? Tout cela pour la tenue, chaque année, d'une quantité négligeable d'événements.

Peut-on penser que cet édifice de 35 ans puisse encore justifier tous ces investissements? Je ne le crois pas. Peut-on investir ces mêmes montants dans des projets touristiques qui amèneraient des retombées économiques plus intéressantes? Fort possiblement.

En conséquence, il est temps de reconnaître de façon publique ce dont plusieurs personnes parlent à voix basse depuis quelque temps déjà: la fermeture du stade. Si nous devons vraiment, réellement et absolument dépenser de 300 à 350 millions de l'argent des contribuables sur le Stade plutôt que dans d'autres secteurs dont les besoins sont beaucoup plus urgents, faisons en sorte que cette dépense soit la dernière. Utilisons l'argent affecté à la réparation du toit pour démolir l'installation et mettre derrière nous, une fois pour toutes, ce malheureux investissement.

Avant d'affirmer qu'il est impensable pour une grande ville comme Montréal de ne pas disposer du Stade olympique, peut-être devrions-nous examiner les événements qui ont eu lieu dans le stade au cours des dernières années: l'occasionnelle partie de soccer, une partie de football si les Alouettes gagnent dans leur division, un ou deux concerts, un événement de camions monstres, le Salon national des animaux de compagnie, le Salon national des festivités de Noël et quelques autres salons d'exposition de ce genre.

Si nous comparons la situation du marché au moment de l'ouverture du stade en 1976 et la situation actuelle, nous disposons maintenant de nombreux nouveaux endroits pour tenir de tels événements, notamment le nouveau stade de soccer Saputo, le toujours populaire stade McGill, qui a récemment été agrandi, et le Palais des congrès, qui peut accueillir des salons d'exposition de toutes les tailles.

En dépit des nombreux efforts méritoires déployés, le stade n'a jamais rempli ses promesses, ni sur le plan pratique ni sur le plan financier. Il a été conçu pour un événement olympique, point à la ligne. Nous avons cru que notre équipe de baseball nous permettrait de résoudre le fardeau de ce Stade pour des générations futures, mais tel ne fut le cas.

Bien qu'il ne s'agisse pas d'une décision facile, ni d'une décision qui sera opportune sur le plan politique, le toit du Stade ne constitue qu'un des problèmes auxquels notre ville et notre province sont confrontées. Je souhaite que le premier ministre Jean Charest, la chef de l'opposition Pauline Marois et le maire Gérald Tremblay puissent collaborer afin de mettre un terme à ce cauchemar financier pour le plus grand bien des citoyens et pour nous permettre d'atteindre le plus tôt possible notre autonomie fiscale.