Jeune employé de bureau, mon père disait à qui voulait l'entendre que «si tu paies des impôts, c'est que tu gagnes un salaire». Plus près de la retraite, avec plus de 40% d'imposition sur son revenu, son discours avait pas mal changé.

Jeune employé de bureau, mon père disait à qui voulait l'entendre que «si tu paies des impôts, c'est que tu gagnes un salaire». Plus près de la retraite, avec plus de 40% d'imposition sur son revenu, son discours avait pas mal changé.

C'est donc à mon tour de boucler mon budget avec un taux d'imposition sur mon revenu également supérieur à 40%. Et encore, il y a les taxes municipales et scolaires, de même que la taxe de vente sur les produits et les services, sur l'alcool, sur l'essence qui s'additionnent... et aussi les «droits» sur le permis de conduire, l'immatriculation et autres.

Avec ce qui me reste, je travaille pour qui au juste? Et surtout, pourquoi je travaille?

Une obscure, énorme et surtout très gourmande bureaucratie, appuyée d'un pouvoir politique déconnecté de la réalité des gens a statué sur ce qui était bon pour la société et, par conséquent, sur ce dont j'avais besoin. Cette bureaucratie a établi ma «contribution», calculée en fonction de mon revenu, du revenu de ceux qui n'ont pas les moyens de contribuer et, pourquoi pas, du revenu de ceux qui ont la capacité de l'éviter, soit par des abris fiscaux, ou juste par le travail au noir. Je fais donc partie de cette majorité qui, en travaillant, finance le système, ses ramifications, ses ajouts et sa constante expansion... mais qui n'ont aucun, mais alors aucun mot à dire.

Je tente de gérer mon budget avec des revenus réels (après impôts et tout le reste) qui ne sont plus du tout en rapport avec le salaire que je gagne. Je boucle les mois, mais je m'appauvris au fil des ans, même si j'ai maintenant un meilleur salaire. Elle est où la logique?

Alors, ce qui va me chercher, mais alors très profondément, c'est cette désinvolture avec laquelle cette bureaucratie dépense mon fric, comment elle le gaspille, comment elle en donne à tout un chacun, à chaque petit groupe d'intérêts qui a la main dans l'assiette... et encore, comment elle m'impose de «cracher» davantage quand elle en manque en augmentant encore ma contribution.

Je vous dis ceci, bureaucrates et politiciens: cessez ces multiples subventions qui n'ont en commun que de disperser mon fric en vous faisant du capital politique, ou bureaucratique, dans la pléiade de petites cérémonies farcies de ces généreux dons, tout en sirotant au passage, à mes frais, un petit verre de rosé et en grignotant un petit canapé. Arrêtez votre gaspillage et vos «cadeaux».  

Je vous demande, comme citoyen, d'assurer le fonctionnement du système de santé (ce que vous ne faites même pas), des services publics et des transports... et de me redonner ma vie en main. Cessez de gérer mon fric pour moi. Je veux bien payer pour la collectivité, mais «y a un boutte».

Il y a des services dont nous ne voulons pas, en très grande majorité, pour lesquels nous ne voulons plus payer et que très souvent, nous n'avons pas les moyens de payer.

Laissez-moi gérer mon fric, laissez-moi gérer ma vie. Juste à voir comment vous gérez mes impôts, je suis certain de faire mieux, car je peux vivre selon mes moyens, moi.

La différence avec vous et moi? Quand «y a plus de fric, y a plus de fric».  Avec vous, quand «y a plus de fric, y en a encore» dans ma poche.

Et de tout ça, j'ai ma dose.