J'ai 26 ans, et j'occupe un emploi intéressant dans un organisme qui travaille directement pour les familles et les aînés.

J'ai 26 ans, et j'occupe un emploi intéressant dans un organisme qui travaille directement pour les familles et les aînés.

 

J'ai eu une enfance heureuse, j'étais un bon étudiant, et j'ai eu la chance d'aller à l'université.

Je suis jeune, politisé, motivé et socialement impliqué. Je fais partie de cette génération appelée à prendre la relève des baby-boomers. Je désire apprendre, faire bouger les choses et pourquoi pas, être un membre du spectacle politique!

Chaque jour, en ouvrant les journaux, en regardant les sites de nouvelles, les blogues et autres n'importe quoi, un seul constat: l'échec. L'échec de la classe dirigeante, d'une partie de nos élus, des politiques de gauche, de droite, du maintien de la corruption à un niveau acceptable, de l'aide internationale, de la lutte contre les changements climatiques, de la lutte contre le décrochage scolaire, du maintien d'un réseau de santé public en bon état, de notre capacité à créer de la richesse, et même de l'échec de notre échec, parce que nous avons même réussi à échouer le fait d'échouer! Si au moins nous avions réussi cela, nous pourrions recommencer ensemble, sur de nouvelles bases, avec un semblant de consensus.

Mais non. Nous avons seulement échoué à moitié.

Nous pourrions être en train d'apporter un soutien sans réserve à Haïti, victime d'une épidémie de choléra, une maladie que l'on croyait disparue; nous pourrions revitaliser nos régions de façon régulière et efficace, pour rester compétitifs; nous pourrions exploiter nos richesses naturelles pour en retirer nous-mêmes les bénéfices, et ainsi prendre l'inflation d'avance; nous pourrions être un leader planétaire dans plusieurs sujets d'actualité.

Mais non. Le flambeau du progrès, il est tombé dans le fleuve Saint-Laurent.

Nous sommes englués dans des scandales sans fin, dont l'un n'attend même pas l'autre. La construction, le milieu municipal dans son ensemble, les services de police, l'exploitation des ressources naturelles, tout semble devenu malsain pour la population québécoise qui, faute de chef avec des capacités exceptionnelles de rassembleur, peine à se faire entendre. Presque 200 000 signataires d'une pétition en deux jours n'ébranlent même pas la confiance du seigneur en lui-même. Et les gens l'éliront encore aux prochaines élections.

Charest, Vaillancourt, Tremblay, Tomassi, alouette. J'ai envie de vomir.

Ne me cherchez pas dans un congrès de parti, je m'en fous. Vraiment.

Et surtout, j'ai honte d'être Québécois...