La une de La Presse de lundi affirme que la fusillade qui a eu lieu en Arizona peut être attribuable au discours politique haineux (à établir, mais probable) et à l'accès facile aux armes à feu.

La une de La Presse de lundi affirme que la fusillade qui a eu lieu en Arizona peut être attribuable au discours politique haineux (à établir, mais probable) et à l'accès facile aux armes à feu.

Cette orthodoxie intellectuelle navrante propagée de façon monolithique par les médias québécois est absolument intolérable, car on peut démontrer qu'elle est fausse.

Aux États-Unis, on observe une corrélation solide au plan statistique: les communautés où il y a le plus de violence avec des armes à feu sont celles où le taux de propriétaires légitimes d'armes est le plus bas. Récemment, dans la capitale américaine, une interdiction de posséder des armes de poing a été levée: en un an, le taux d'homicide a chuté de 25%.

Au Canada, la seule cause de décès qui a diminué de façon significative depuis l'adoption du registre des armes à feu est le suicide.

Le raisonnement, lui, est encore plus triste. Les probabilités de désarmer les criminels sont pratiquement nulles. On est après tout incapable de les empêcher de se procurer des drogues. Rappelons qu'au Pakistan, des armes militaires modernes sont fabriquées depuis des décennies dans des ateliers artisanaux sans électricité.

Tous les droits humains sont tributaires de la capacité des hommes à les protéger. L'État n'a pas la capacité de protéger les droits de chacun. Le gouvernement ne peut pas vous fournir des gardes du corps 24 heures par jour, 365 jours par année. Si on ne peut empêcher certaines personnes de tenter de violer les droits d'autrui (vol, agression, intimidation, violence sexuelle, meurtre), ce qui n'a jamais été accompli historiquement (les gouvernements qui tentent de le faire avec le plus d'acharnement finissent souvent par être la source de ces violations), la responsabilité ponctuelle de protéger ses droits revient à l'individu.

Quand l'État tente d'empêcher les individus de protéger leurs droits, il prive les individus de leurs droits. Même sans une protection constitutionnelle de la possession d'armes comme aux États-Unis, le contrôle des armes à feu est fondamentalement une violation des droits de la personne.