À part les festivals et carnavals, c'est plutôt calme à Québec. Ce n'est pas que le maire Labeaume ne tente pas de briser ce calme. Il est passé maître dans l'art d'être partout, tout le temps, au grand plaisir des médias et du public.

À part les festivals et carnavals, c'est plutôt calme à Québec. Ce n'est pas que le maire Labeaume ne tente pas de briser ce calme. Il est passé maître dans l'art d'être partout, tout le temps, au grand plaisir des médias et du public.

Mais les excès verbaux du maire, ses innombrables projets, ses fantasmes de toutes sortes masquent de moins en moins ses demi-succès, voire ses échecs. Son bilan déçoit. Notre roi est tout nu.

Ainsi, il a prolongé le Moulin à images et amené le Cirque du Soleil sous les bretelles d'autoroute dans Saint-Roch, mais on ne connaît pas les chiffres d'affluence pour 2010. Pour le reste, la loterie Québec? Ratée. Clotaire Rapaille? Ridiculisé et discrédité. Le mont à Liguori? Pas d'homologation internationale, et la Ville de Québec ne sera probablement pas sur le podium pour l'obtention des Jeux olympiques de 2022, ni même après. Le maire a laissé tomber le Forum universel des cultures et imposé à l'Université Laval de renoncer aux Universiades de 2017.

Le nouvel amphithéâtre multifonctionnel? Le gouvernement fédéral a fait fi de l'ultimatum du 31 décembre pour confirmer sa participation et il a maintenu sa position: pas d'argent fédéral sans contribution du privé. Le maire avait dit au peuple de «se chercher un autre maire si le fédéral ne s'était pas engagé dans l'amphithéâtre le 31 décembre». Bien sûr, il ne démissionnera pas. Ses mots ont encore une fois dépassé sa pensée.

Toujours pas d'entente avec les policiers et les pompiers. Mais, youppi! il reste la grande roue et le miroir d'eau à venir, sans oublier ce fameux tramway appelé désir qui passera en partie là où il y a peu de monde...

Les gens de Québec aiment leur maire, en grande majorité. C'est cela de pris pour lui. Ils lui accordent le crédit du succès du 400e de Québec en 2008, oubliant que les héritages permanents et l'essentiel de la programmation étaient acquis bien avant son élection, puisque des gens y travaillaient depuis près de 10 ans.

Toutefois, reconnaissons-lui quelques choix administratifs et opérationnels judicieux au moment opportun. Rendons à César ce qui lui appartient: le maire Labeaume veut que ça marche.

Pourra-t-il apprendre en 2011 à ménager ses excès, à contrôler son impulsivité, à parler moins et à écouter un tout petit peu? On en doute. Il est ce qu'il est, et on voit mal comment il pourrait changer. Son populisme et sa démagogie l'ont bien servi jusqu'ici.

Dommage, car on commencera de plus en plus à dire qu'il aurait pu être un grand maire de Québec, mais qu'il aura été un grand parleur et un petit faiseur.

*Les auteurs sont respectivement ex-conseillère municipale de Québec. ex-PDG de la Commission de la capitale nationale du Québec et ex-chef de cabinet du recteur de l'Université Laval.