Le climat politique n'est certainement pas le seul élément qui a déclenché la fureur du tireur fou, Jared Lee Loughner. On ne saura sûrement jamais jusqu'à quel point il a contribué à alimenter la colère qui l'a mené à tirer à bout portant sur la représentante du district 8 de l'Arizona, Gabrielle Giffords et ses commettants présents à une rencontre à l'extérieur d'un centre commercial.

Le climat politique n'est certainement pas le seul élément qui a déclenché la fureur du tireur fou, Jared Lee Loughner. On ne saura sûrement jamais jusqu'à quel point il a contribué à alimenter la colère qui l'a mené à tirer à bout portant sur la représentante du district 8 de l'Arizona, Gabrielle Giffords et ses commettants présents à une rencontre à l'extérieur d'un centre commercial.

Ce que l'on sait, c'est que le samedi 8 janvier, la vie de Gabrielle Giffords a basculé ainsi que celle de toute une communauté, pour ne pas dire d'une nation. Comme l'a dit le républicain John Boehner - l'équivalent du président de la Chambre des représentants - quelques heures après l'événement: «When you hit one who serve, you hit all who serve.» Cet attentat frappe toute la classe politique.

Depuis l'élection de Barack Obama à la présidence, le ton a monté. Les différentes réformes mises de l'avant par le nouveau président, jumelées à une conjoncture économique difficile, ont exacerbé les passions. La récente élection de mi-mandat a fait monter la pression de plusieurs crans. Rien qui ne justifie une tuerie, mais un climat, un contexte, cela peut alimenter une personne déséquilibrée.

Chose certaine, l'événement de Tucson a appelé la classe politique américaine à un examen de conscience. Des intervenants de tous les partis politiques se sont d'ailleurs levés pour demander une trêve. En Chambre, on a modifié le menu législatif.

Le langage politique qui dépasse les bornes n'est pas une exclusivité américaine. Les débats d'idées amènent souvent des débordements. On pourrait citer des envolées disgracieuses bien de chez-nous.

Dans un discours inspirant, le président Obama a lancé un appel vibrant à son peuple. «Cette tragédie doit donner lieu à une introspection qui doit être à la hauteur de ceux qui ont péri. (...) Il faut utiliser des mots qui soignent et non des mots qui blessent. (...) Si ce n'est pas la source, est-ce que la résultante pourrait être un débat politique plus civil. Un ton qui rendrait fiers ceux qui ont perdu la vie.»

Aux États-Unis comme ici, le respect doit être au centre de tous les débats politiques. Le dogme et la «démonisation» ne contribuent pas à bâtir.

* Ex députée de l'Action démocratique du Québec, Marie Grégoire est vice-présidente communication et marketing du cabinet HKDP Communications et affaires publiques.