Donner le droit de vote aux enfants. L'idée provient d'une lettre ouverte de Reiko Aoki en réponse à un article récemment publié dans The Economist qui portait sur le problème de la population vieillissante au Japon, phénomène que vivra aussi le Québec.

Donner le droit de vote aux enfants. L'idée provient d'une lettre ouverte de Reiko Aoki en réponse à un article récemment publié dans The Economist qui portait sur le problème de la population vieillissante au Japon, phénomène que vivra aussi le Québec.

Ce privilège serait alors exercé par les parents responsables de la garde jusqu'à l'âge légal du droit de vote. Afin de rendre le tout le plus équitable possible et simplifier le processus, le père bénéficierait du vote de ses fils, tandis que la mère s'occuperait de celui de ses filles. Ainsi, une famille de deux enfants aurait alors droit à quatre votes, plutôt que deux, jusqu'à ce que les enfants atteignent 18 ans, âge où ils pourront s'acquitter de leur devoir de citoyen eux-mêmes.  

Malgré que l'idée puisse paraître absurde, elle changerait complètement le paysage politique québécois, pour le mieux. Donner un poids électoral à la jeunesse, c'est encourager nos gouvernements à prendre des décisions pour le futur et de considérer les jeunes adultes d'aujourd'hui. C'est valoriser les idées à plus long terme comparativement à la mentalité du «profiter maintenant, payer plus tard».

Ainsi, de réelles mesures face à l'environnement et à la dette, par exemple, seraient de mise, puisque l'opinion de ceux qui vivront avec ces répercussions sera mieux entendue. On éviterait par le fait même de donner tout le pouvoir politique à une seule génération.  

De plus, le changement aurait aussi un autre effet bénéfique en incitant les gens à aller voter. En sachant qu'ils ont deux, même trois voix, les jeunes adultes y penseront deux fois avant de ne pas se présenter, ce qui fera sans aucun doute augmenter le taux de participation. Puisqu'il s'agit du vote de l'enfant, son vote à lui, cela ne peut que politiser nos adolescents, les emmener à se poser des questions sur comment il va à son tour utiliser ce privilège lors de sa majorité. C'est par conséquent ouvrir la porte à l'éducation politique de nos enfants, créer une nouvelle génération de citoyens avertis.

Il ne s'agit pas d'enlever du pouvoir à ceux qui n'ont pas d'enfant ou encore aux personnes âgées, mais bien de prendre en considération environ 20% de la population québécoise. En ce moment, une personne commence à exister politiquement à 18 ans. Avant cet âge, elle n'est pas jugée assez importante pour être un citoyen. Il faut donner une importance, une valeur à ce qui constituera le Québec de demain.

La question n'est pas de savoir si les parents feront vraiment les meilleurs choix pour leurs enfants, il s'agit de prendre en compte la jeunesse en tant que citoyen.

Bien sûr, il s'agirait d'un changement radical (au même titre que de donner le droit de vote aux femmes à l'époque), mais nous nous devons de considérer davantage les jeunes, tout en donnant un nouveau souffle à l'intérêt politique, non seulement chez les jeunes, mais aussi au sein de toute la population.