La déclaration de Maxime Bernier voulant que le Québec n'ait plus besoin de la loi 101 m'a laissée perplexe. Je ne partage pas son opinion mais en y réfléchissant bien, au-delà de l'indignation que peuvent susciter ses propos, je crois qu'il faut considérer que la perception de l'utilité de la loi 101, ce n'est plus l'affaire d'un choc des cultures entre francophones et anglophones comme dans les années 70, mais plutôt d'un choc des générations.

La déclaration de Maxime Bernier voulant que le Québec n'ait plus besoin de la loi 101 m'a laissée perplexe. Je ne partage pas son opinion mais en y réfléchissant bien, au-delà de l'indignation que peuvent susciter ses propos, je crois qu'il faut considérer que la perception de l'utilité de la loi 101, ce n'est plus l'affaire d'un choc des cultures entre francophones et anglophones comme dans les années 70, mais plutôt d'un choc des générations.

Je considère la loi 101 comme un pilier de la société québécoise. Elle a été rêvée, conçue et adoptée par une génération précédente qui avait vécu dans un Québec dominé par la langue anglaise où il était difficile, voire impossible de travailler et faire affaires en français au Québec. Et que dire des cohortes d'immigrants qui choisissaient d'éduquer leurs enfants en anglais pour leur assurer un meilleur avenir?

Tout ceci peut sembler de l'histoire ancienne pour la génération X (née entre 1962 et 1978) à laquelle appartient Maxime Bernier, de même que pour la génération Y (née entre 1979 et 1995).  Elles sont fières d'appartenir au Québec, d'y travailler, d'y élever leur famille dans une société qui leur permet de s'épanouir et de construire un bel avenir à leurs enfants.

À mon avis, se contenter d'être un fier francophone, ce ne sera jamais assez suffisant pour permettre aux générations futures de vivre en français au Québec. La loi 101 a totalement transformé la société québécoise à partir de 1977, date de sa création,  en accordant la prédominance à la langue française ; en somme, les Québécois s'accordaient le droit de vivre en français dans leur société.

En 2011, cela veut dire que les acquis de la loi 101 font en sorte, par exemple, que des milliers de travailleurs utilisent des manuels de travail en français, s'expriment en français pour communiquer avec leurs collègues de travail et à la fin de leur journée, sur le chemin du retour, ils voient les affiches des commerces en français.  

Cela peut paraître un peu ridicule aux générations qui n'ont pas eu à se battre pour faire reconnaître le français, mais n'est pas rien et ce sont les acquis de la loi 101.

Je me demande si les générations X et Y, bilingues et trilingues pour une grande majorité d'entre eux, ce qui est un enrichissement personnel et collectif formidable, n'auraient pas tendance à percevoir le Québec comme étant fusionné au continent nord-américain et au mouvement de mondialisation, et à oublier qu'à la base, notre société et notre culture française auront toujours besoin d'un encadrement législatif pour lui permettre de survivre.  

La loi 101, elle est là pour rester et demeurer le chien de garde de notre culture française et de notre existence comme francophones.