Selon le CRTC et son président, Konrad von Finckenstein, il faudrait répondre à la demande des grands groupes de télécommunications de forcer les plus petits fournisseurs d'accès internet à facturer à la quantité d'information téléchargée. Le seul argument invoqué : parce que les grands utilisateurs d'internet doivent payer plus que les petits, il faut interdire qu'un fournisseur vende des accès internet illimités.

Selon le CRTC et son président, Konrad von Finckenstein, il faudrait répondre à la demande des grands groupes de télécommunications de forcer les plus petits fournisseurs d'accès internet à facturer à la quantité d'information téléchargée. Le seul argument invoqué : parce que les grands utilisateurs d'internet doivent payer plus que les petits, il faut interdire qu'un fournisseur vende des accès internet illimités.

Si on décide de pousser ce raisonnement plus loin, il faudrait donc faire de même avec tous les flux de télécommunication. Qu'il s'agisse de l'accès internet, du téléphone, de la télévision et du cellulaire, on devrait appliquer la même logique et introduire un système de compteur du flux consommé.

À l'ère de la télévision numérique, on pourrait compter le nombre de minutes passées devant son écran parce qu'il n'est pas normal qu'une personne qui ne regarde la télévision que 2-3 heures par mois paie le même montant qu'une personne qui la regarde huit heures par jour.

Pourquoi alors si pour la télévision, le téléphone et même le cellulaire, il existe des forfaits où la consommation est illimitée, ce type de forfait ne devrait pas exister pour l'accès internet ? En fait, il n'y a aucun argument qui le justifie, sauf pour protéger les grands groupes de télécommunications qui ne veulent pas voir ce type de forfait se développer, afin de se protéger des concurrents potentiels via internet. De plus, à terme, cela risquerait de les obliger à offrir le même service, à investir dans leurs réseaux et améliorer les services offerts. C'est beaucoup plus simple de stagner.

La réalité aujourd'hui est qu'au Québec et au Canada, nous prenons énormément de retard en ce qui concerne ces nouvelles technologies à cause de ces limitations imposées par les grands groupes de télécommunication. Le prix réel des flux internet ne représente qu'une fraction minime du coût malgré ce qu'on essaie de nous faire croire.

À mon arrivée en France en 1998, l'internet n'existait pour ainsi dire pas, alors qu'en 1995, j'avais déjà un courriel au Québec. À ce jour et déjà depuis quelques années, il est possible d'avoir en France pour environ 40 $ (30 euros) tous les services suivants : accès internet illimité avec haut débit, soit jusqu'à 28 Méga, IP fixe, incluant le routeur sans fil téléphonie IP avec tous les services imaginables (afficheur, répondeur avec consultation des messages à distance...) et communication illimitée vers plus de 100 pays ; télévision numérique HD incluant les canaux classiques plus quelques autres, soit l'équivalent des services de base chez les grands groupes de télécommunication.

Et d'ici 2020, la France entend couvrir 60 % de la population grâce à la fibre optique. Elle était en retard, elle nous a largement dépassés. Le CRTC fait stagner le développement des nouvelles technologies et nous fait prendre un retard considérable face aux autres pays. Nous avions de l'avance au début des années 2000, nous sommes maintenant en queue de peloton.

Non seulement je suis contre la position du CRTC, j'interdirais même aux fournisseurs d'accès internet de limiter la quantité des flux internet. Seule la vitesse devrait être un facteur influençant le prix des services. Cela favoriserait ainsi le développement des nouvelles technologies.

Il faut de plus en plus considérer l'accès à internet comme un service essentiel, comme l'électricité ou l'eau potable. Il y a de plus en plus de services qui sont accessibles via internet et il est maintenant impératif d'y avoir accès. Nous devons éviter de créer une fracture numérique entre ceux qui peuvent se permettre un accès à internet et ceux qui ne le peuvent pas.