La récession a nécessité des dépenses et des investissements majeurs des gouvernements. Et c'est d'ailleurs cette intervention, particulièrement celle du gouvernement du Québec, qui est intervenu bien avant que les premiers effets de la récession ne se fassent sentir, qui nous a permis de passer admirablement bien à travers la tempête. Il fallait cette intervention musclée pour que l'économie ne s'écroule pas, pour que le chômage n'atteigne pas des proportions dévastatrices et difficilement compressibles, comme ce fut le cas dans d'autres pays du monde qui, encore aujourd'hui, tentent de se relever péniblement.

La récession a nécessité des dépenses et des investissements majeurs des gouvernements. Et c'est d'ailleurs cette intervention, particulièrement celle du gouvernement du Québec, qui est intervenu bien avant que les premiers effets de la récession ne se fassent sentir, qui nous a permis de passer admirablement bien à travers la tempête. Il fallait cette intervention musclée pour que l'économie ne s'écroule pas, pour que le chômage n'atteigne pas des proportions dévastatrices et difficilement compressibles, comme ce fut le cas dans d'autres pays du monde qui, encore aujourd'hui, tentent de se relever péniblement.

L'heure est cependant venue de faire nos comptes. On doit s'attendre à des budgets d'austérité, à Québec comme à Ottawa. Des choix difficiles devront être faits, mais il faut que ces choix soient réfléchis et ne compromettent pas notre capacité à renforcer notre base économique et à nous propulser vers l'avenir.

S'il y a un poste qui ne doit pas souffrir des compressions, c'est bien celui de l'innovation. Et selon le Conference Board, le Canada traîne déjà la patte à cet égard: 14e  sur les 17 pays industrialisés analysés l'année dernière.

Investir dans l'innovation, c'est développer notre capacité de transformer nos découvertes scientifiques et technologiques en avantages compétitifs. C'est la clé pour imprégner à l'économie des effets structurants et durables. L'innovation détermine aussi notre prédisposition à créer durablement de la richesse et à affronter nos concurrents, particulièrement ceux des pays émergents.

Les Chinois, par exemple, font aujourd'hui des efforts considérables en matière d'innovation à très forte valeur ajoutée dans les secteurs comme l'aéronautique, le transport collectif à haute vitesse, la technologie spatiale, le multimédia.

Nos voisins américains, malgré des finances publiques beaucoup plus malmenées que les nôtres, misent également sur l'innovation ; ils sont pourtant 3e au monde dans le classement du Conference Board. Dans son discours à la Nation, le président Obama déclarait: «The first step in winning the future is encouraging American innovation.» Le prochain budget du gouvernement américain traduira cette volonté de faire de l'innovation la pièce centrale de la stratégie américaine de redéploiement économique.    

Nous comptons de belles réussites en matière de secteurs et d'entreprises innovantes, stimulés par des politiques gouvernementales, fiscales et budgétaires, soutenues, malgré les tempêtes. Montréal est l'un des trois plus grands pôles mondiaux avec Toulouse et Seattle dans le domaine de l'aérospatiale.

Le Québec se démarque aussi à l'échelle nord-américaine et mondiale en matière de biopharmaceutique. Et, c'est en grande partie grâce aux crédits d'impôt et aux politiques mises de l'avant par le gouvernement québécois pour favoriser la recherche et l'innovation, comme la «règle des 15 ans», que nous devons cette réussite.

Dans le domaine des technologies de pointe en informatique et multimédia, le Québec compte déjà plus 6000 entreprises québécoises et certaines se démarquent déjà avec des produits originaux et le feraient davantage si les politiques à cet égard soutenaient plus intensément la créativité et la commercialisation internationale de produits québécois originaux.

Il nous faut continuer, encourager davantage nos secteurs d'expertise et présider à l'émergence d'entreprises innovantes dans d'autres domaines comme l'énergie, l'environnement et le transport. Il faut continuer de le faire malgré ces temps plus difficiles, et peut-être à cause d'eux. Car nous aurons besoin plus que jamais de créer de la richesse pour redresser durablement la situation.

Espérons que si c'est un des choix sensés adoptés par les gouvernements, des voix ne s'élèveront pas, comme nous les avons déjà entendues, pour dénoncer de façon démagogique ces «dépenses aux copains» alors que tout le monde se sert la ceinture. C'est de notre développement, c'est de notre force et c'est de notre avenir dont il est question.