Je me souviens du 1er janvier 1995. J'y étais. En présence du ministre de la Santé et des Services sociaux de l'époque, Jean Rochon, les membres de la direction des hôpitaux Hôtel-Dieu, Notre-Dame et Saint-Luc avaient célébré la fusion des trois hôpitaux au sein de ce qui allait devenir le Centre hospitalier de l'Université de Montréal.

Je me souviens du 1er janvier 1995. J'y étais. En présence du ministre de la Santé et des Services sociaux de l'époque, Jean Rochon, les membres de la direction des hôpitaux Hôtel-Dieu, Notre-Dame et Saint-Luc avaient célébré la fusion des trois hôpitaux au sein de ce qui allait devenir le Centre hospitalier de l'Université de Montréal.

La fusion était alors administrative, mais dès ce moment l'objectif était ambitieux: la réunion des trois hôpitaux au sein d'un même grand hôpital universitaire francophone, celui de l'Université de Montréal.

Ce projet, je l'ai vu à toutes ses étapes. J'ai vu et vécu ses hésitations et ses espoirs, ses mésententes et ses réconciliations, ses reculs et ses progrès. Quiconque connaissant un tant soit peu la réalité d'un hôpital universitaire aurait pu prédire, dès le premier jour, qu'on en avait pour des années à débattre. Construire un hôpital universitaire est un incroyable casse-tête et nous, à Montréal, on se proposait d'en réunir trois!

Un hôpital universitaire est un centre nerveux. C'est d'abord un grand hôpital qui soigne des patients et qui offre des soins surspécialisés, ce qui lui donne un mandat suprarégional, voire national. C'est un hôpital qui rassemble, avec son centre de recherche, des centaines de chercheurs qui repoussent les limites de la science pour un jour guérir ce qu'on ne guérit pas encore. C'est un lieu de formation où les professionnels de la santé apprennent ensemble auprès des patients: médecins, infirmières, pharmaciens, dentistes, nutritionnistes, physiothérapeutes et bien d'autres. Ce sont des centaines de gens extrêmement brillants passionnés par leur travail.

Ça ne pouvait pas être simple. Mais toujours, au long des 15 dernières années, à travers tous ces méandres et malgré les changements de ministre et de gouvernement, nous avons tenu bon et les obstacles ont été franchis un à un. Ceux qui voient dans le nombre des années la preuve d'un quelconque immobilisme mesurent mal l'envergure et la complexité du projet. Ce que nous avons réussi à Montréal, nombre de villes n'auraient même pas osé y penser.

Nous aurons le seul CHUM possible: un grand CHUM sur un site unique qui inspirera confiance à ceux qui y seront soignés et qui fera la fierté de ceux qui vont y travailler et y étudier. Le CHUM, ce sera un hôpital tout neuf de 772 chambres individuelles et 39 salles d'opération; on y soignera et traitera plus de 450 000 personnes par année. Le nouveau CHUM, ce sera plus de 7000 employés, 700 médecins, 4000 étudiants et stagiaires, 150 chercheurs principaux. Ce sera aussi un centre de classe mondiale dans de nombreux domaines cliniques, dont la médecine cardiovasculaire métabolique, les neurosciences, les transplantations ou l'oncologie et la santé des populations.

Le CHUM est lancé, son centre de recherche aussi, le CHU Sainte-Justine est en voie d'être rénové et agrandi, Maisonneuve-Rosemont prend de l'ampleur, pour ne nommer que ces établissements. Je ne connais aucun autre endroit au monde où on est en train de donner un tel élan à la médecine universitaire.

Maintenant que les travaux vont débuter, prenons la juste mesure de ce qui est en train de se passer à Montréal. Accueillons ces hôpitaux extraordinaires qui vont propulser Montréal à l'avant-garde mondiale de la médecine de pointe, qui vont dynamiser la ville et le Québec entier, qui vont entraîner tout un bourgeonnement d'entreprises liées aux sciences de la vie et qui vont rendre notre métropole plus prospère et offrir à la population les meilleurs soins de santé.

Bravo et merci à tous ceux qui ont cru au CHUM.