À la suite de la lecture de la lettre ouverte «Droits de scolarité: cessons de nous plaindre, trouvons des solutions», il convient de répondre aux interrogations de l'auteur. Elles seraient légitimes si fondées. La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) ne cesse depuis des années de proposer d'autres avenues que celles envisagées par le gouvernement libéral de Jean Charest. Il est opportun de profiter de l'occasion pour les réitérer.

À la suite de la lecture de la lettre ouverte «Droits de scolarité: cessons de nous plaindre, trouvons des solutions», il convient de répondre aux interrogations de l'auteur. Elles seraient légitimes si fondées. La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) ne cesse depuis des années de proposer d'autres avenues que celles envisagées par le gouvernement libéral de Jean Charest. Il est opportun de profiter de l'occasion pour les réitérer.

Il convient tout d'abord de rapidement revenir sur le dernier budget. Dans un geste sans précédent depuis plus de 20 ans, le gouvernement Charest a décidé d'augmenter brutalement les frais de scolarité: 75% d'augmentation, 1625$ de plus par année en 2016-2017. Le total de la facture étudiante s'élèvera à plus de 4700$. Il vaut la peine de le noter: les étudiants du Québec n'auront jamais aussi chèrement payé leurs études. Pourtant, les étudiants d'aujourd'hui n'ont pas plus d'argent que les générations précédentes: 13 330$ pour une année, et les deux tiers des étudiants n'arrivent pas à la fin de l'année avec un financement aussi faible. Même aujourd'hui, avec les frais de scolarité les plus faibles au Canada, les motifs financiers sont les premiers motifs d'abandon évoqués au Québec.

La conclusion est claire et sans équivoque: choisir de hausser les frais de scolarité, c'est choisir d'exclure des étudiants des bancs d'école pour des motifs strictement financiers.

Il ne faut pas nier les problèmes de financement des universités. Par contre, il faut travailler sur les faits. Ainsi, la FEUQ propose une démarche afin de doter le Québec d'une solution durable au financement universitaire.

Premièrement, une dimension trop souvent occultée dans le débat sur le financement des universités est la question de la gestion des fonds actuellement attribués. À cet égard, la FEUQ a rappelé à de nombreuses reprises ses propositions pour assurer une utilisation saine des fonds publics:

1. assurer une plus grande transparence dans la gestion des universités québécoises;

2. autoriser le Vérificateur général du Québec à vérifier de manière périodique les états financiers et les pratiques de gestion des universités québécoises;

3. instituer une commission d'évaluation des universités québécoises qui soit indépendante et qui assurera une fonction de coordination du réseau universitaire et de l'offre de formation.

Ces mesures sont simples, facilement applicables, et assureraient que les étudiants et les contribuables en ont pour leur argent.

Une fois assurée une saine utilisation des deniers publics, il convient de se pencher sur le développement que nous voulons pour nos universités. Cette étape ne peut se faire à la va-vite comme ce fut le cas le 6 décembre dernier, où les étudiants, les professeurs ainsi que tous les représentants de la société civile ont dû quitter la rencontre face à la mauvaise foi du gouvernement Charest.

Finalement, après avoir effectué ces étapes, nous serons prêts à réinvestir dans les universités, mais ce sera un réinvestissement qui répondra aux objectifs que nous nous serons fixés et qui répondra aux principes que nous aurons établis, tous ensemble. Pour ce qui est de la provenance des fonds, la FEUQ, avec ses partenaires de l'Alliance sociale, a soumis une liste de propositions raisonnables et sensées afin de financer non seulement le système universitaire, mais l'ensemble de services publics. Pensons à l'instauration d'un quatrième palier d'imposition, comme ce qui est en vigueur dans le régime fiscal fédéral.

En faire ici l'énumération serait inappropriée, mais vous pourrez consulter cette liste sur le site de la FEUQ. Comme vous le constaterez, rares sont les propositions que le gouvernement Charest a retenues, malheureusement.