Dans son dernier budget, le gouvernement Charest propose une révision du programme d'aide à l'achat de véhicules à motorisation électrique. Un premier point positif est d'avoir converti l'ancien crédit d'impôt en rabais à l'achat, permettant ainsi au consommateur de bénéficier du bonus au moment même de l'acquisition de son véhicule. Le second est d'avoir bonifié le rabais pour les voitures hybrides rechargeables, faisant passer l'aide de 3000$ à  7769$ pour une Chevrolet Volt, comparativement à 8000$ pour une voiture tout électrique.

Dans son dernier budget, le gouvernement Charest propose une révision du programme d'aide à l'achat de véhicules à motorisation électrique. Un premier point positif est d'avoir converti l'ancien crédit d'impôt en rabais à l'achat, permettant ainsi au consommateur de bénéficier du bonus au moment même de l'acquisition de son véhicule. Le second est d'avoir bonifié le rabais pour les voitures hybrides rechargeables, faisant passer l'aide de 3000$ à  7769$ pour une Chevrolet Volt, comparativement à 8000$ pour une voiture tout électrique.

Cette correction s'avérait nécessaire du fait que des voitures comme la Volt (64 km d'autonomie en mode électrique) peuvent parcourir plus de 80% de leur kilométrage sans pétrole. Sans compter que les véhicules hybrides rechargeables constituent présentement une technologie plus viable pour l'ensemble des besoins sur un territoire vaste et froid comme le Québec.

Par contre, le nombre de bénéficiaires de ce bonus est limité à 10 000 sur une période de quatre ans, et les montants des rabais vont diminuer considérablement sur cette courte période. Le rabais ne s'appliquera qu'à 0,6% des véhicules vendus au Québec, ce qui est nettement insuffisant pour avoir un impact significatif sur la pénétration des véhicules à motorisation électrique.

Pourtant, il y a urgence de mettre en place des mesures musclées pour réduire notre consommation de pétrole de 30% d'ici 2020, et de 60% d'ici 2030. D'une part, en raison de l'imminence du choc pétrolier, qui constitue une grave menace pour notre économie, et d'autre part, à cause de notre engagement important à réduire de 20%, d'ici 2020, nos émissions de gaz à effet de serre (GES) par rapport à 1990.

Cette réduction de GES sera très difficile à réaliser dans les transports routiers, car la consommation de carburant des véhicules a augmenté de 34% au Québec de 1990 à 2007, alors que la population n'augmentait que de 10% pendant ce temps! Il faut renverser la vapeur rapidement.

Le RéseauIQ déplore que le gouvernement n'ait pas implanté un véritable système de bonus-malus, qui aurait fait payer plus cher (malus) l'achat d'un véhicule énergivore. Selon nos calculs, ces malus auraient pu subventionner beaucoup plus de bonus pour les véhicules à motorisation électrique. Plus de 50 000 acheteurs auraient ainsi la chance de se prémunir d'un nouveau véhicule. L'efficacité du système bonus-malus a été démontrée en France, puisque la consommation des véhicules neufs a chuté en moyenne de 6% par année de 2008 à 2010, alors qu'elle ne diminuait que de 1% par année de 2003 à 2007.  

Il serait essentiel d'intégrer un véritable système de bonus-malus. Il en va de notre avenir collectif.