Le pays d'origine de Dany Villanueva, le Honduras, est, après le Salvador, le pays d'Amérique centrale le plus touché par le problème des gangs criminalisés que sont la Mara Salvatrucha 13 et la Pandilla 18 (gangs également présents à Montréal...). Les appréhensions de Dany Villanueva à ce sujet, dans le cas où il serait expulsé, sont certes très sérieuses (tentatives probables de recrutement), mais pas différentes de celles de tous les autres individus expulsés par l'État canadien en raison de leurs activités criminelles.

Le pays d'origine de Dany Villanueva, le Honduras, est, après le Salvador, le pays d'Amérique centrale le plus touché par le problème des gangs criminalisés que sont la Mara Salvatrucha 13 et la Pandilla 18 (gangs également présents à Montréal...). Les appréhensions de Dany Villanueva à ce sujet, dans le cas où il serait expulsé, sont certes très sérieuses (tentatives probables de recrutement), mais pas différentes de celles de tous les autres individus expulsés par l'État canadien en raison de leurs activités criminelles.

Dans cette situation, si les normes qui guident le processus d'expulsion sont inadéquates, elles doivent être changées pour tous, et il serait inéquitable de faire une exception pour Dany Villanueva en particulier, parce que son cas a été plus médiatisé et dramatisé que d'autres.

Cependant, un argument valable pour une éventuelle révision du processus d'expulsion est que les criminels expulsés, possédant expérience et contacts, deviennent souvent des acteurs majeurs des réseaux criminels de leur pays d'origine. Ainsi, les membres de gangs expulsés des États-Unis au Salvador ont largement contribué au développement et à la radicalisation des réseaux criminels salvadoriens (la MS 13 et la P 18).

On peut déplorer le fait que Dany Villanueva ait été fort mal conseillé par des individus qui ont tenté de faire de son frère Fredy un «martyr» d'une police intrinsèquement «criminelle», par des démagogues qui occultent délibérément les problèmes sociaux (victimisation de la population, violences de toutes sortes, esclavage prostitutionnel, etc.) posés par l'intégration de jeunes aux comportements déviants dans des structures du crime organisé telles que celle de la Blood Mafia Family (BMF) de Montréal-Nord.

En effet, l'affaire Villanueva a été amplement instrumentalisée aux dépens de cette famille, qui n'a pas su se démarquer des entreprises de récupération du drame qu'elle a vécu avec le décès de Fredy Villanueva.

Dans ce contexte, Dany Villanueva a pu se percevoir comme étant tout puissant, hors d'atteinte de la loi et de ses représentants, conforté dans cette perception par quelques dizaines d'individus clamant que «la rue est à eux» et que «la police ne devrait pas y être présente», que «tant qu'il y aura de l'injustice, il y aura de l'insécurité», etc. Mais face au constat d'un expert de la police témoignant à la Commission de l'immigration, qui affirme qu'il «fait toujours partie du gang des rouges» (BMF), il lui est manifestement difficile de démontrer qu'il a réellement changé de trajectoire.

Dany Villanueva aurait pu se départir d'une figure de «victime du système» maladroitement élaborée pour lui par ses partisans, et reconnaître les faits pour entreprendre un réel processus de réhabilitation. En se démarquant clairement des manipulateurs, des criminels habiles à recruter des jeunes d'une part, et des démagogues «antipoliciers» d'autre part, il aurait pu s'amender pour rendre plus crédible une demande de sursis à son expulsion, et aussi pour rendre service à d'autres jeunes susceptibles de se fourvoyer dans le même type de parcours erratique.

Malheureusement, Dany Villanueva, après avoir joué les «héros gangstas» en s'impliquant dans des entreprises criminelles, n'a manifestement pas compris qu'en se mettant en valeur dans les vidéoclips promotionnels de la Blood Mafia Family (diffusés sur internet en 2008 et 2009), il se présentait, dans une situation éventuelle d'expulsion, comme un membre potentiel de la Pandilla 18 du Honduras, du fait de l'alliance des Bloods et des 18! Il lui faut maintenant faire face à la réalité!