La vente de chocolat au lait par les portes est maintenant interdite par le ministère de l'Éducation (MELS): à moins qu'il ne contienne au moins 70% de cacao, nos enfants ne pourront plus vendre de chocolat pour financer leurs activités parascolaires. Dire que dans mon temps, la note de passage était de 50%. Ah! Le «régime» pédagogique!

La vente de chocolat au lait par les portes est maintenant interdite par le ministère de l'Éducation (MELS): à moins qu'il ne contienne au moins 70% de cacao, nos enfants ne pourront plus vendre de chocolat pour financer leurs activités parascolaires. Dire que dans mon temps, la note de passage était de 50%. Ah! Le «régime» pédagogique!

Ne cherchez pas, cette nouvelle norme est sûrement dérivée d'études savantes cogitées par les technocrates du Ministère; des études beaucoup trop complexes pour nous, simples parents. Il semble que pour les «penseurs» de l'éducation, les parents sont des inconscients inaptes à discerner ce qui est bon ou mauvais pour leurs enfants. Surtout lorsqu'il s'agit de les nourrir!

Jusqu'ici, on pouvait se conforter à l'idée que les tentacules bureaucratiques ne sortaient pas de la cour d'école, que la mission du Ministère se bornait à éduquer nos enfants. Ce n'est plus le cas ! Voilà maintenant qu'on s'attaque au contenu de nos garde-manger.

Au nom de la santé et de la lutte contre l'obésité, le ministère de l'Éducation diabolise les frites, les boissons gazeuses, les desserts, les collations riches en matières grasses et tous les aliments dont le premier ingrédient est le sucre ou l'équivalent.

Plutôt que de se limiter à transmettre aux citoyens l'information leur permettant de gérer les risques liés aux produits de consommation, le gouvernement interdit et règlemente. Après les cafétérias, les machines distributrices et les casse-croûte dans les arénas, c'est maintenant les campagnes de financement de nos enfants qui subissent les foudres de la dictature des fines bouches. Le Ministère est encore une fois en pleine hystérie nutritionnelle!

Aujourd'hui, on a l'impression que tout ce qu'on a mangé depuis notre enfance est cancérigène et une menace pour notre santé physique, si ce n'est mentale. Le jour n'est pas loin où nous devrons nous cacher pour boire un verre d'alcool, manger une sucrerie ou savourer une tourtière du Lac Saint-Jean.

Nous vivrons bientôt dans un Québec totalement aseptisé où nos habitudes de vie seront entièrement dictées par les bureaucrates du «complexe G». Un Québec qui dépêchera sa brigade des moeurs alimentaires dans nos cuisines pour contrôler le contenu de nos garde-manger et dépister la présence d'aliments mis à l'index par le Ministère.

Quelqu'un pourrait-il expliquer aux grands planificateurs de nos vies qu'aucun parent ne souhaite que son enfant se gave de chocolat? Que le problème n'est pas le chocolat en soi, mais l'abus de sa consommation? Que personne ne leur a demandé de faire l'épicerie à notre place et que le «laisser-faire» et le «laisser-vivre» ont aussi des vertus thérapeutiques?

Comme le disait Marcel Proust: «Il y a quelque chose de plus difficile encore que de s'astreindre à un régime, c'est de ne pas l'imposer aux autres.»