Guy Turcotte était un père aimant. Un médecin, un homme. Il a perdu pied, tué ses deux enfants et tenté de se suicider à la suite de sa rupture conjugale. Le geste qu'il a posé, aussi horrible et isolé soit-il, rappelle à quel point l'amour peut faire mal. La trame de fond de la tragédie que Guy Turcotte a mise en scène ressemble à tant d'autres histoires conjugales. Elle soulève la sempiternelle question: comment éviter d'autres drames comme celui-là?

Guy Turcotte était un père aimant. Un médecin, un homme. Il a perdu pied, tué ses deux enfants et tenté de se suicider à la suite de sa rupture conjugale. Le geste qu'il a posé, aussi horrible et isolé soit-il, rappelle à quel point l'amour peut faire mal. La trame de fond de la tragédie que Guy Turcotte a mise en scène ressemble à tant d'autres histoires conjugales. Elle soulève la sempiternelle question: comment éviter d'autres drames comme celui-là?

Pourquoi le couple va-t-il mal? Le taux élevé de séparations, statistiques à l'appui, indique que notre vie moderne met le couple et la famille à rude épreuve, pour diverses raisons. Outre les variables personnelles et les compétences interpersonnelles, la baisse des valeurs religieuses, l'émancipation féminine et les changements dans les rapports entre les hommes et les femmes, incluant l'incompréhension des différences entre les deux sexes,  l'individualisme, le rythme effréné et la difficile conciliation travail-famille expliquent l'exigeant équilibre entre l'individu, le couple, la famille et son environnement. Toute une odyssée, ne trouvez-vous pas?

Pourquoi vit-on en couple? Pour des raisons évidentes de reproduction? Des besoins sexuels? Économiques? Pour se sentir en sécurité? Pour s'aimer? En fait, nous vivons ensemble pour toutes ces raisons. Mais aussi, et surtout, nous le faisons pour causer des crises! Là est l'avantage réel d'un engagement amoureux. Ces crises nous ramènent à la réalité. Nous sommes des humains, imparfaits et perfectibles! Mais encore faut-il que chacun soit assez bien équipé pour traverser ces tempêtes. C'est Jean-Pierre Ferland qui chante «L'amour c'est d'l'ouvrage, c'est un métier dangereux. Un seul c'est d'l'ouvrage, imaginez-vous deux». Ainsi, l'idéal serait que l'être aimé qui «blesse» sache trouver la juste mesure, car la douleur engendrée chez l'un a inévitablement des répercussions chez l'autre. Pas facile!

Seuls 20% des couples à long terme se disent heureux. «Les couples heureux n'ont pas d'histoire», dit le vieil adage... Plusieurs se résignent, d'autres se séparent dont certains vont «rompre sans tout casser». Dans certains couples, les luttes de pouvoir et le dilemme du «pas sans toi, mais pas avec toi» mènent à des blâmes mutuels continus. Résultat? Les attentes ne sont pas comblées, et les sentiments de frustration, de tristesse, de colère et détresse s'accumulent. L'amour s'exaspère, le couple s'épuise. C'est le burn-out conjugal. Qui plus est, alors que la femme est «naturellement» plus encline à chercher une aide, l'homme s'isole, rumine ou explose.

Avant d'arriver à l'épuisement amoureux, il faut avoir la sagesse d'accepter de l'aide. Plusieurs thérapies appelées «coaching» permettent d'acquérir ou d'améliorer des habiletés à la communication relationnelle. Or, ces techniques ont leurs limites, surtout quand la lutte contre l'envie de tuer et/ou de mourir et la crainte d'amener ses enfants avec soi s'installe. Lorsqu'il y a un déséquilibre émotionnel, seul ou en couple, l'aide d'un professionnel qualifié s'impose. L'utilisation d'organismes communautaires peut également contribuer à retrouver le bien-être: des services s'adressant spécifiquement aux hommes voient graduellement le jour. Il est grand temps!

Pour résoudre des problèmes conjugaux, la psychothérapie de couple est généralement plus efficace que les consultations individuelles. Et si la consultation finit par mener à la décision de se séparer, la douleur d'une telle décision peut elle aussi être adoucie, parce que mieux comprise. Surtout, les conjoints pourront être guidés et mieux protéger leurs enfants.