Je conduis un autobus depuis 11 ans maintenant et je ne comprends toujours pas la logique de certains cyclistes.

Je conduis un autobus depuis 11 ans maintenant et je ne comprends toujours pas la logique de certains cyclistes.

Faisant moi-même du vélo (à l'occasion, je l'avoue), il existe certaines rues à Montéal où je n'ose en aucun temps poser la roue. Si vous avez remarqué, les bus se promènent de la voie de droite aux arrêts en bordure de trottoirs continuellement. Ce n'est pas pour le plaisir de la chose, mais pour la cueillette des usagers.

Alors, quand les vélos se faufilent entre les voitures et par le trottoir pour passer devant l'autobus pendant qu'il est immobilisé à l'arrêt, plutôt que d'attendre derrière, il faudra forcément qu'il y ait dépassement par la suite. Vous ne roulez pas tous à 40 km/h et le transport en commun serait encore ralenti si on suivait les cyclistes.

Il peut certainement arriver que des situations serrées se produisent. Mais quand je double un vélo de façon sûre et que je clignote à droite, mais que le cycliste ne cesse même pas de pédaler même si on va vers la catastrophe et que je dois freiner pour le laisser passer avant de faire mon arrêt de service, ou que la même chose se produit quand je veux en sortir et que le vélo déboule la rue comme dans un sprint, je me demande si une lobotomie n'a pas été nécessaire pour ajuster le casque.

Quand je fais du vélo, j'emprunte toujours des rues sans autobus ni grand trafic, même si je dois rouler un coin de rue de plus.

Et si vous voulez faire du vélo en toute sécurité, je vais vous déconseiller certains trajets.

La piste cyclable Saint-Urbain (les chauffeurs veulent la faire changer de côté, mais il paraît que ce serait pire pour vous avec les autos); les rues Saint-Denis, Saint-Laurent, Beaubien, Rosemont, Jean-Talon, du Parc, Sherbrooke, pour ne nommer que celles-ci (je conduis dans ce secteur).

Sur Saint-Denis sud, j'ai sûrement sauvé la vie d'une quarantaine de cyclistes de janvier à juin, car eux, ils n'avaient pas l'air intéressés par cette vie qui est pourtant la leur.

Alors, M. Déjoie («Chauffeurs anticyclistes»), si l'idée de sauver votre propre vie ne vous est pas venue toute seule, n'exigez pas que les autres s'en chargent à votre place. Rangez votre vélo.