Jeudi, 1er juillet, c'est la Fête du Canada. Au Québec, si tout le monde profite de bon gré de la journée de congé, la plupart des gens sont moins portés à célébrer que ce n'est le cas le 24 juin, pour la Fête nationale. Tout de même, bon nombre de Québécois sont fiers d'être Canadiens et participent avec enthousiasme aux activités prévues. Vous, que ferez-vous (ou pas) pour la Fête du Canada?

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Fête familiale

Je regarderai le spectacle du midi à la télé ou, s'il fait beau, j'irai sur la Colline Parlementaire. J'aime beaucoup le caractère bon enfant de la Fête du Canada, son côté familial, sans prétention. En fin d'après-midi, nous inviterons quelques voisins à prendre l'apéro. Je finirai la journée en regardant le spectacle en soirée.

L. Niquet

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Un jour...

Je fêterai le 1er juillet lorsque ce sera la journée anniversaire de l'indépendance de mon pays, le Québec.

Germain Cherhal

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Ce n'est pas chez moi

Mon pays n'est pas celui que l'on fête le 1er juillet. Mes célébrations patriotiques ont eu lieu il y a une semaine. Pour le reste, la Fête du Canada est celle où des dizaines de milliers de Québécois déménagent. J'ai un pays dans le coeur et l'autre n'est qu'un ailleurs qui n'est pas chez moi.

Valérie St-Martin

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Un irritant

Le 1er juillet m'horripile. J'ai toujours hâte que cette date soit passée. Elle me rappelle qu'il se trouve encore des gens au Québec pour fêter un pays qui n'est pas vraiment le nôtre. Le 1er juillet, je vois encore plus le Canada comme une grosse pieuvre qui étire ses tentacules et tente d'étouffer nos désirs d'indépendance. Je trouve ça hypocrite. S'il y avait eu un référendum dans le temps, jamais le Canada ne serait né... ou, en tout cas, il se serait fait sans nous! Vive le Québec, le seul pays que je porte dans mon coeur.

Manon Berthiaume

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La fête de nos démissions

Je sais que ce texte ne sera pas prisé par les adeptes de L'Idée fédérale, mais je persiste et signe: le Canada est pour plusieurs d'entre nous le triste symbole d'un refus constamment répété d'accepter une réalité incontournable: le Québec est une nation, voire un pays, où une population fragile et humiliée de citoyens francophones essaie, contre vents et marées, de sauver ce qui reste de nous. Ce presque pays dans un pays qui l'ignore ne pourra cependant éclore si se perpétuent l'indifférence et l'ignorance historique. Ce Québec blessé et incertain ne peut décemment célébrer ce Canada qui ne cesse de nous inviter à consentir à la démission et à la résignation.

Jacques Léger, Montréal

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Un verre à l'espérance

Afin de m'éloigner au maximum du tsunami rouge envahissant notre territoire occupé, j'irai visiter le seul musée du textile du Québec, à Ulverton, Estrie. Oublier l'obstruction à notre émancipation en contemplant les vestiges d'une industrie qu'on n'a pas protégée, pour délocaliser des emplois vers l'Asie. Mijoter des plans d'union des indépendantistes du Québec pour proclamer au plus tôt notre libération. Parcourant les sentiers nature, savourant un pique-nique au bord de la rivière, cogiter sur les moyens de sensibiliser les indifférents qui élisent encore les représentants du plan Durham: l'assimilation par l'ignorance dans les médias noyautés. Boire un verre à l'espérance.

Hugues St-Pierre, Saint-Simon

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Un pays artificiel

Je souhaite de joyeuses célébrations à nos voisins Canadiens anglais, qui ont leur nation et leur nationalisme. Mais pour moi, le Canada reste un pays «officiel» mais artificiel, car je ne ressens aucun attachement particulier aux symboles canadiens. Et plus les années passent, plus il est clair pour moi que le Québec est mon véritable pays et moins je me sens chez moi quand je voyage en Ontario ou dans les autres provinces. En passant, je suis parfaitement bilingue. D'ailleurs, nos voisins ne se gênent plus pour faire sentir aux Québécois que la seule façon d'être un vrai Canadien, c'est de se conformer et de s'adapter aux valeurs de la majorité canadienne. À ce chapitre, même nos élites québécoises fédéralistes ont baissé les bras, alors qu'elles ont déjà eu un projet, soit de faire respecter et avancer la spécificité québécoise au Canada. Maintenant, c'est le recul en ordre dispersé.

Normand Ouimet

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Fier d'être Canadien

Lorsque je lis les commentaires destructifs et négatifs des «péquinois» (péquistes québécois) sur la Fête du Canada, je suis fier d'être Canadien français, d'être bilingue, d'être libre et de vivre dans un des plus beaux pays riches et prospères au monde... Et ce pays, c'est le Canada. Bonne fête à tous les Canadiens, et salutations spéciales à nos militaires.

André Robert, Saint-Rémi

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Vaut mieux travailler

En cette journée du 1er juillet, je vais travailler... et par choix!

La fête de ma nation, de mes racines et de mes aspirations, elle a lieu le 24 juin!

Sophie Blanchard Gougeon

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Rien à célébrer

Le Canada, ce n'est pas mon pays. Je n'ai aucun attachement culturel et identitaire avec les Anglais de ce pays. Je n'ai rien à célébrer. Le 1er juillet me permet juste de faire le grand ménage à la maison et de faire ce que je n'ai jamais le temps de faire. Pour ça, je tiens vraiment à remercier le gouvernement pour cette belle journée gracieuse de l'été.

Philippe Lagrange

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Canadien un jour...

Le Canada, c'est le plus beau pays du monde. Un pays avec le plus d'opportunités pour les gens et de tolérance. Canadien un jour, Canadien toujours. Bonne fête et longue vie au Canada!

Jean Guillemette

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Aucun sentiment d'appartenance

Je vais probablement prendre du soleil et être obligé de regarder quelques extraits dans les médias de gens qui fêtent un pays auquel je n'ai aucun sentiment d'appartenance.

David Toussaint

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Un pays remarquable

Je fêterai le Canada, un pays remarquable. Je suis conscient de la chance que nous avons d'y vivre, en français. Je me souviendrai qu'à deux reprises, on a tenté de m'en séparer sans succès. Vive le Canada et ses peuples!

Denis Pelletier

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Chanceux

Ce jour-là, je réfléchis tout simplement à l'immense chance de vivre dans un pays libre, en paix, où coexistent plusieurs cultures et nations. Tout n'y est pas parfait, mais quel grand pays bénit des dieux... ou de Dieu, ce Canada. Je ne sortirai aucun drapeau, n'ayant jamais carburé à ce genre de symbole, unifolié ou fleurdelisé. Ce qui ne m'empêche pas d'aimer profondément ce pays.

Michel Lebel

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Pour les autres

Ici, en Outaouais, particulièrement dans la région de Gatineau, il y a les villages où l'on fête le 24 juin et les villages où l'on fête le 1er juillet. La Fête nationale des Québécois ne veut rien dire pour les villages peuplés en grande partie d'anglophones (Shawville, Bryson, Pontiac, Ladysmith, Low, etc.) ou encore pour les villages ou les francophones sont presque tous assimilés ou honteux de montrer leur «fierté» (Quyon, Wakefield, Fort-Coulonge, Chelsea, Aylmer) sous peine de se faire traiter de traître à la «nation» canadienne ou, pire, de «séparatisses». Dans ces villages, à la Fête du Canada, il est souvent impossible de se faire servir une bière si on la demande en français («Une Bleue, SVP!»). C'est plus facile de la demander en anglais que de se faire insulter. Ou encore de se la fermer et ainsi de plaire aux «Canadians». Pour ma part, c'est une fête pour les autres. Ceux qui refusent de s'intégrer et de prendre part à la culture française du Québec, ouverte, mais obstinée à survivre en français. Et malheureusement, il y en a encore beaucoup trop par ici.

Pierre LeBel

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Si j'étais Suisse

Je vais travailler lors de la Fête du Canada, cela me permettra d'allonger ma fin de semaine. Je ne vais pas participer aux festivités, car je ne vois pas quelle est l'essence de cette fête. Si j'étais Suisse, je fêterais, car les Suisses célèbrent l'acte fondateur de la confédération. En effet, en 1291, trois cantons alpins de la future Suisse ont fait le voeu de fraternité et un pacte de protection mutuelle, si un d'entre eux devait être menacé par des agresseurs extérieurs. Notons que les trois cantons on fait ce pacte de leur propre gré. Dans notre cas, nous fêtons l'Acte de l'Amérique du Nord britannique, qui est loin d'être un acte volontaire. Je ne veux pas être ennuyant, mais un peuple qui oublie son histoire est un peuple qui s'essouffle et manque de dynamisme. Cela dit, je souhaite bonne fête à ceux et celles qui se sentent interpellés pas cette fête, d'autant plus que la chef du gouvernement du Canada est au pays (Élisabeth II).

Jean-Sébastien Duquette

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Venez fêter à Ottawa!

Je vais fêter en style sur la Colline du Parlement comme je le fais chaque année! La Fête du Canada représente pour moi l'unité d'un pays divers, où deux langues (et beaucoup plus d'ethnicités) peuvent vivre ensemble pour produire une société égale, juste et responsable. C'est vrai que nous avons nos différences (les anglophones-francophones), mais la Fête du Canada nous donne une opportunité de les oublier et de réaliser que nous sommes mieux ensemble que séparés. Pour tous ceux qui disent que le Canada ne les représente pas, je vous suggère de venir à Ottawa une fois pour voir comment nous fêtons ici!

Tyler Andrews

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La défaite

Le 1er juillet sera encore le symbole d'une défaite après la fête. Mais, le destin d'une chute, c'est de tomber, mais c'est aussi de déboucher sur la mer...

Félix Tanguay

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Citoyen du monde

Mon âme est québécoise, mon passeport est canadien, ma citoyenneté le monde.

Frédéric Larin

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Les minoritaires

Oui, on va fêter notre statut de minoritaires et d'asservis. C'est vrai, il y a juste le Canada et 190 autres nations qui ont le droit d'être souverains. Ce qui est bon pour pitou devrait être bon pour minou, il me semble. Bonne fête, les minoritaires.

Guy McCrea

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D'ici au grand déménagement

Rien du tout. C'est la fête de nos voisins. Le 1er juillet, c'est le jour où les Québécois déménagent. Et un jour, ce sera l'heure du grand déménagement vers un pays qui sera la nôtre.

Valérie St-Martin

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Chef d'État étranger

Vous trouvez vraiment qu'il existe une raison de fêter un pays dont le chef d'État n'est même pas de ce pays?

Claude Daigneault

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Rien à fêter

Le 1er juillet, je ferai de petits travaux dans le logement que je loue. Les nouveaux locataires entrent vers 17h, je n'aurai donc que la journée pour tout faire. De toute façon, je ne célèbre jamais la Fête du Canada, cela ne veut rien dire pour moi...

B. Bibeau

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La promotion du Canada

J'irai voir, dans le Vieux-Port, comment se dépense notre argent pour la promotion du Canada.

Caroline Moreno

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Déjà fait

Mon pays, je l'ai fêté les 23 et 24 juin, ça me suffit comme ça! Mais bonnes célébrations aux autres qui fêteront le leur le 1er, 4 ou 14 juillet.

Lucille Labrie

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Un demi-pays

Année après année, le 1er juillet nous rappelle douloureusement l'échec du Québec dans sa quête velléitaire - mais ô combien nécessaire! - de la souveraineté. Le Québec, un demi-pays qui n'a pas (encore?) abouti... D'autant plus pénible à vivre quand on habite à Gatineau!

Jean-Pierre Gendreau-Hétu

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Fête de la liberté

À la veille de mon départ pour l'Amazonie au Brésil, je me propose de savourer cette journée en prenant une marche dans la ville de Québec. Je prendrai conscience pleinement de notre réalité en regardant circuler les gens, tant à la base qu'à la haute ville. La Fête du Canada est une belle fête de liberté d'expressions et d'actions dans le respect des autres avec leurs différences. Travaillons à conserver ces valeurs qui nous sont propres et cela le plus longtemps possible...

Roger Gauthier

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Un autre pays

La seule bonne chose que m'apporte cette fête, c'est une journée de congé payé. Sinon, il n'y a aucune raison pour moi de souligner la fête d'un autre pays que le mien, le Québec.

Yves Daneault