C'est devenu une habitude bien ancrée. Une fois les décorations retirées, le sapin de Noël est mis à la rue, où il est collecté puis recyclé...

Du moins, c'est ce qu'on nous raconte. Mais il appert que la réalité est quelque peu différente...

«Les arbres ramassés sont déchiquetés et transformés en copeaux», peut-on lire sur le site web des éco-quartiers  et ceux de la plupart des 19 arrondissements qui en font la collecte.

Mais qu'advient-il de ces copeaux? «Ils servent à la production de compost ou de paillis», répondent plusieurs arrondissements, comme ceux de Verdun et de Montréal-Nord, faisant ainsi écho à l'opinion générale.

Or une petite recherche montre qu'une grande quantité des sapins sont plutôt... brûlés.

Surpris? Plusieurs doivent l'être en lisant ces lignes, car un tour d'horizon des arrondissements montre que même ces derniers l'ignorent. «Les sapins sont envoyés au Complexe environnemental Saint-Michel, où Boralex les déchiquète. Puis 100 % des sapins sont utilisés pour le compost», explique par exemple Claude Raymond, porte-parole de l'arrondissement Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension.

Faux! Boralex est un producteur d'électricité, pas de compost. Depuis plus de dix ans maintenant, sa filiale Copeaux de bois Secure ramasse des dizaines de milliers de sapins sur l'île chaque année, les brûle, puis en extrait de l'électricité qu'elle vend à Hydro-Québec.

Impossible de savoir quelle portion de l'ensemble des sapins ramassés sur l'île cela représente, mais dans le dernier mois seulement, Boralex a ainsi mis la main sur 228 tonnes de ce résidu vert, ce qui représente environ 23 000 sapins.

«Cela a permis d'approvisionner trois usines : la centrale de cogénération du Fonds de revenu Boralex énergie, à Kingsey Falls, puis celles de Kruger à Trois-Rivières et à Bromptonville», explique la porte-parole de Boralex, Sophie Paquet.

Un bon geste vert cette «valorisation énergétique»? Pas du tout, rétorque la coalition Action RE-buts. «Brûler n'est pas valoriser, indique la présidente, Diane Guerra. Il s'agit plutôt d'une élimination de la matière organique, puisqu'elle disparaît complètement.»

«Toute production d'énergie à partir de matières résiduelles, sous quelque forme que ce soit, ne devrait pas être retenue comme une forme reconnue de recyclage», renchérit Karel Ménard, du Front commun pour une gestion écologique des déchets.

Mais est-ce vraiment important de savoir si les sapins sont transformés en paillis ou en électricité? Comme les écolos, le gouvernement Charest répond que oui, la différence importe. Il est d'ailleurs actuellement en consultation sur la «valorisation énergétique», afin de mieux définir le concept.

La multiplication des technologies permettant de transformer des résidus en énergie (gazéification, pyrolyse, incinération, etc.) oblige en effet les autorités à se positionner: s'agit-il ou non de recyclage, d'une réelle «valorisation» de la matière? Ou n'est-ce pas plutôt une façon détournée d'éliminer les déchets, d'en retirer quelques dollars plutôt que de payer la redevance à l'enfouissement?

Autrement dit, l'énergie extraite des sapins brûlés a-t-elle la même valeur environnementale que le compost ou l'engrais qu'aurait permis de générer sa dégradation biologique?

Le gouvernement du Québec entend trancher au cours des prochains mois. Son tout récent virage en faveur de la «valorisation biologique», qui s'est traduit par un programme de développement de la biométhanisation, est possiblement un indice du chemin qu'il entend emprunter.

Courrier du bac

Question: Les bidons de lave-glace vides s'accumulent chez mon garagiste, qui dit n'avoir aucune intention de les recycler. Que dois-je faire avec mes bidons vides? (Fabien, Montréal)

R Les déposer dans votre propre bac de récupération (même s'ils peuvent prendre toute la place!). Conçus à partir de plastique No2, les bidons sont acceptés dans tous les centres de tri de la province, explique Recyc-Québec. Le lave-glace résiduel n'est pas un problème, car il n'est pas considéré comme un résidu domestique dangereux, comme peuvent l'être les flacons d'antigels par exemple (un projet de règlement pour ces dernier est à l'étude).

 

 

 

Photo: archives La Presse

Le GIEC dans l'eau chaude (suite)

Le grand patron du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), Rajendra Pachauri, ne doit pas très bien dormir depuis quelques semaines. Il a reconnu mercredi dernier que la mauvaise prédiction sur la fonte des glaciers de  l'Himalaya a entaché la crédibilité de son organisation... mais il refuse de démissionner, même si de plus en plus de gens l'exigent. À commencer par les gens de son propre camp. Au Canada, Andrew Weaver, professeur de l'Université de Victoria, croit qu'il doit quitter le GIEC. Tout comme John Sauven, nul autre que le directeur de l'antenne britannique de Greenpeace...

 

 

 

Photo: AFP

La fonte des glaciers de l'Everest est au coeur d'une nouvelle controverse qui secoue les experts du climat.

Le réchauffement. Quel réchauffement?

Les Américains ont une crise de foi... environnementale. Un sondage national mené par des chercheurs des universités Yale et George Mason révèle qu'à peine 57 % des répondants croient que la planète se réchauffe, une baisse de 14 points de pourcentage si on la compare à un sondage similaire mené un an plus tôt. Dans le même sens, 50 % des Américains se disent inquiets des conséquences des changements climatiques, alors qu'ils étaient 63 % l'an dernier. Pour expliquer cette tendance, les chercheurs évoquent le peu d'importance qu'a occupé l'environnement dans l'actualité, par rapport à la crise économique et le débat sur la santé, mais surtout le climategate (ces courriels de climatologues piratés).

 

 

 

Photo Archives AFP