Gros dimanche de télévision en perspective: retour de Tout le monde en parle à Radio-Canada, début d'Occupation double 6 en République dominicaine et présentation d'une émission spéciale du Banquier à TVA sur les 100 ans du Canadien de Montréal. Musclez vos pouces, les amis, ça va zapper dans nos chaumières.

En présence de plusieurs beautés, de Réjean Houle et de Michel «le Tigre» Bergeron, nous avons visionné hier midi ce Banquier gonflé aux stéroïdes (90 minutes, avec les pubs). Dans cette édition 100 % sports, toutes les beautés ont été remplacées par d'anciens ou d'actuels joueurs du Tricolore comme Stéphane Quintal, Henri Richard, Maxim Lapierre, Guillaume Latendresse, Gilbert Delorme, Stéphane Richer et Patrice Brisebois.

Et qui affronte le banquier, remplacé pour l'occasion par l'ex-Nordiques Michel Bergeron? Un solide trio composé de Patrick Roy, Guy Lafleur et Jean Béliveau, qui s'appuieront sur les conseils de Jacques Demers, Michel Therrien et Guy Carbonneau. Tout ce beau monde joue afin de récolter des sous pour la Fondation des Canadiens pour l'enfance. Une atmosphère électrique enveloppe le plateau, construit autour d'une fausse patinoire. Dans les gradins, les fans scandent tous les hymnes d'aréna imaginables. Bref, grosse ambiance de party.

Malheureusement, cette première émission de la cinquième saison du Banquier s'étire inutilement. Soixante minutes auraient amplement suffi pour lancer et compter. Vers la fin de l'émission, alors que les blagues d'initiés sur le hockey fusent de partout et que la progression du jeu ralentit, même Guy Lafleur s'impatiente: «Bon, on la rouvre-tu, la valise?» Bien dit, Guy. On pensait exactement la même chose. Plus capable du faux suspense.

Dans son rôle de banquier, Michel Bergeron s'avère la surprise de la soirée. Il a hérité des meilleures répliques. Les entraîneurs, dont le divertissant Jacques Demers, sont aussi très rigolos, éclipsant même le premier trio Lafleur-Roy-Béliveau, moins pétillant que le reste du groupe.

Les oreilles des puristes du français friseront en entendant des «il va t'être», «j'mai toujours demandé» ainsi que des «si» qui se cognent avec des «rais». Belle trouvaille: l'utilisation de la reprise vidéo quand Julie Snyder empêche Guy Lafleur de refermer le boîtier signalant qu'il refuse l'offre du banquier. Surveillez bien l'apparition d'Alain Côté, ex-numéro 19 des Nordiques, qui déboulera sur un moment fort de l'émission. TVA démarre ce Banquier à 19 h, pour ensuite diffuser le premier chapitre d'Occupation double à 20 h 30.

Du côté de Radio-Canada, après Et Dieu créa Laflaque, Dany Turcotte et Guy A. Lepage recevront Ingrid Bétancourt, Marc-André Grondin, l'ex-animatrice de Call-TV Évelyne Audet, le nouveau sénateur Jacques Demers (décidément, c'est sa soirée) et Diane Dufresne.

Pour conclure sur ces beaux dimanches de notre télévision, sachez que le gala des Gémeaux a récolté une audience évaluée à 1 154 000 téléspectateurs. Une importante baisse d'environ 300 000 par rapport à la fête de 2008, qui avait captivé 1 436 000 fidèles. Encore plus étonnant: la cérémonie des Gémeaux a été chatouillée par le gala country de La poule aux oeufs d'or, qui a réuni 1 004 000 amateurs devant leur téléviseur. Toujours à TVA, le Spécial bloopers a intéressé 1 115 000 fans.

Canoë contre l'Académie

Mini-controverse post-Gémeaux: pourquoi Canoë, un portail appartenant au groupe Quebecor, a-t-il abandonné à la dernière minute la retransmission web de l'avant-gala des Gémeaux, que Télé-Québec a finalement récupéré in extremis? Bonne question. Car les versions de cette mystérieuse affaire diffèrent selon les sources.

Rappel des faits: le mardi 15 septembre, lors d'une conférence de presse tenue en fin d'après-midi, l'Académie canadienne du cinéma et de la télévision annonce que les téléphiles pourront visionner l'avant-gala des Gémeaux - la fameuse cérémonie hors d'ondes - en se branchant sur Canoë. Trois jours plus tard, et à 48 heures de la tenue du gala, les journalistes apprennent que - surprise! - c'est finalement Télé-Québec qui reprendra sur son site web cette remise de prix animée par Patricia Paquin. Étrange.

Que s'est-il passé pour que Canoë rompe son association avec l'Académie aussi brutalement? Dans les coulisses, les rumeurs galopent: Canoë aurait tout débranché pour se venger de Véronique Cloutier, qui n'accorde plus d'entrevues au Journal de Montréal depuis janvier dernier. La blonde animatrice estime que le quotidien de Quebecor s'acharne injustement sur elle depuis le fiasco du Bye Bye 2008 et balaie du revers de la main toutes les demandes d'interviews provenant du journal, dont les journalistes sont en lock-out.

Fausse information, réplique Quebecor. L'Académie savait depuis lundi (14 septembre) que Canoë se retirait de la webdiffusion. «Ce n'était pas rentable pour nous. D'ailleurs, les 15 000 $ que le Fonds Quebecor octroyait pour la webdiffusion n'ont même pas été accordés à la webdiffusion. Il est allé où, cet argent-là?» demande la porte-parole de TVA, Nicole Tardif.

De son côté, l'Académie prétend n'avoir été avisée que mercredi (16 septembre) du forfait de Canoë. «Canoë nous a informés qu'il ne le faisait plus. Et je ne veux pas en parler plus que ça», a répondu brièvement la directrice générale de l'Académie, Patrice Lachance, refusant de répondre à d'autres questions de La Presse.

Voilà précisément où nous en sommes, près de 48 heures plus tard. Quelqu'un possède-t-il d'autres explications éclairantes?

 

Photo: David Boily, La Presse

Dans une édition 100 % sports, toutes les beautés du Banquier (vêtues d'un chandail du Canadien) ont été remplacées par d'anciens ou d'actuels joueurs du Tricolore comme Réjean Houle, Stéphane Quintal, Henri Richard, Maxim Lapierre, Guillaume Latendresse, Gilbert Delorme, Stéphane Richer et Patrice Brisebois.