Il y a 10 jours, le repaire des Hells était détruit par un attentat, façon talibanesque : boum, un camion-citerne rempli d'essence a frappé leur forteresse de Sorel.
Ah, là, bien sûr, on s'est perdus en conjectures, en scénarios, en hypothèses.
Parce que ça, ça entre dans la catégorie de lancer des avions sur le WTC. C'est une déclaration de guerre. Il y aura des représailles. Il y aura des morts. Il y aura des larmes. Il y aura des visites chez Urgel Bourgie. Car les Hells Angels savent comment tuer des gens, c'est bien connu.
Alors, qui a fait le coup ?
La mafia russe ?
Les gangs de rue de Montréal-Nord ?
Les triades chinoises ?
La mafia de Saint-Léonard ?
Une faction rebelle des Hells ?
Ouf, que de mystères.
Même Claude Poirier n'était pas en mesure de nous éclairer de son savoir encyclopédique sur cette grave question, c'est bien pour dire.
Puis, samedi, notre homme, André Cédilot, reporter aux affaires louches pour La Presse, a accouché du scoop expliquant l'attentat de Sorel.
Je vous le donne en mille : une histoire d'amour.
Une cr*** d'histoire d'amour !
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Permettez que je résume dans mes mots la nouvelle d'André.
Gars de Sorel aime fille de Sorel (il s'appelle Steve Carbonneau). Fille de Sorel (appelons-la Suzie, je crois que c'est un bon nom pour une fille mêlée à une affaire semblable) se met à fréquenter un Hells de Sorel, en catimini.
Steve apprend la chose. Steve fait savoir au motard qu'il n'est pas content. Menaces, invectives et gros mots s'ensuivent, prouvant, ici, que Steve a des couilles en acier trempé. Surtout que Steve a mangé deux raclées dans l'affaire.
Les Hells ont « convaincu » Steve qu'il devrait changer de code postal (en lui mettant le canon d'une arme dans la bouche).
À cette étape de l'histoire, Steve a compris qu'il avait fait le maximum possible, syndicalement, dans sa job d'amoureux éconduit. Steve quitte donc pour l'Abitibi, où, dit-on, les Abitibiennes refusent les avances des motards patchés.
Mais c'est une ruse, c'est un exil factice, c'est un prélude à son offensive du Têt à lui. Steve, en Abitibi, recrute des associés qui confondent la vraie vie avec Ocean Eleven et mettent sur pied un plan prouvant qu'ils ne connaissent manifestement pas les Darwin Awards*.
Pas longtemps après, boum.
Dans le film, Steve appellerait sa dulcinée d'un téléphone public situé tout près du brasier, et il lui crierait, façon Rocky hurlant Adriaaaaan : «J't'aiiiiiiime Suziiiiiie !»
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Sur mon blogue, plusieurs ont souligné le courage de Steve. Euh, bon, oui. En effet, je veux bien. Mais il faudrait, ici, s'entendre sur le sens du mot courage. Le kamizake afghan qui se fait exploser est aussi « courageux ». Mais au moins, le kamikaze afghan n'a pas à vivre avec les conséquences de ses actes.
Remarquez, les Hells sont bien embêtés. Ils n'ont généralement pas de scrupules à éliminer leurs ennemis, mais là, s'ils éliminent ce trio-là, disons que ça va être assez évident de remonter la filière, à partir du sac de couchage. Non, vraiment, éliminer ces trois-là, ce n'est pas bon pour leur business.
En tout cas, ceci nous rappelle cela : quand on reste à l'école et qu'on finit son secondaire V, on accroît de 789 % les chances de ne pas tremper dans un triangle amoureux impliquant les Hells, une certaine Suziiiiie et un camion-citerne.
Re-en tout cas : Suziiiiie, t'es fière de toi, là ?
Appelle Julie Couillard, elle va te donner des conseils pour ton autobiographie.
J'taiiiiiime Isabeeeeele !
Isabelle Hudon a quitté la présidence de la chambre de commerce du Montréal métropolitain. La nouvelle, pardonnez le cliché, a eu l'effet d'une bombe. Nous, gens de médias, avons couvert la chose comme la retraite de Guy Lafleur, débats sur l'avenir de Montréal en prime.Je suis sûr que Mme Hudon faisait un bon travail.
Mais je voudrais rassurer tout le monde : je suis à peu près certain que Montréal va se remettre de son départ.