J'exagère peut-être mais j'ai sans doute vécu la plus belle journée de sport de ma carrière. Une journée qui a commencé dimanche matin à l'aube avec l'extraordinaire finale entre Federer et Nadal, qui s'est poursuivie avec le Canadien en uniforme de bagnard qui a perdu contre les Bruins de Boston et qui s'est terminée par un match colossal de football et la victoire des Steelers de Pittsburgh. Même qu'en zappant un peu, j'ai pu voir Richard Martineau s'épivarder avec une fougue un peu folle à Tout le monde en parle.

C'est arrivé trop souvent dans le passé que le match du Super Bowl ne soit pas à la hauteur de tout le brouhaha qui le précède. Ce ne fut pas le cas la saison dernière avec la victoire des Giants de New York, et dimanche, ce fut une apothéose. Un des cinq grands matchs de l'histoire du Super Bowl.

J'aurais souhaité une victoire de mon joueur favori, Kurt Warner. Je suis un partisan des Cardinals depuis septembre 1960 quand ils jouaient à St.Louis et que Sam Etcheverry y faisait ses débuts dans la Ligue nationale. Les Cards avaient vaincu Y.A.Title et les Giants de New York mais Sam n'avait pas fait de vieux os dans la NFL. Il était déjà trop vieux quand il a quitté les Alouettes pour de plus verts paturages.

Mais à 37 ans, Kurt Warner a été digne de sa réputation. Ce n'est pas lui qui a perdu le match puisque, avec moins de trois minutes, il avait donné l'avance à son équipe contre une défense dure et hargneuse. Il restait à sa défense à contenir le gros Ben.

Si on peut reprocher un jeu à Warner, c'est la passe interceptée par James Harrison et son retour de 100 verges. C'est le jeu qui a failli casser les reins des Cardinals et c'est le jeu qui, à la toute fin, aura fait la différence. À une verge de la zone des buts des Steelers, on n'a pas le droit d'accorder un touché sur une interception. Il y a eu un mauvais choix de jeu et une brillante stratégie par la défense. Mais cent verges, c'est 99 de trop.

Mes Cards ont au moins gagné la crédibilité. Depuis leur déménagement en Arizona, on ne peut pas dire qu'ils auront troublé le sommeil de leurs adversaires. Les matchs disputés à guichets fermés ont été aussi rares que les victoires prestigieuses. Mais avec leur poussée jusqu'à trois minutes d'une victoire au Super Bowl, ils ont mérité le respect. Pour une organisation, c'est déjà beaucoup.

Le Canadien... marge de sécurité

Le Canadien a gagné un match par la peau des fesses samedi contre les Kings de Los Angeles et s'est fait battre d'aplomb par les Bruins de Boston. Depuis le retour de Saku Koivu, les Glorieux ont une fiche de une vilaine victoire contre cinq défaites.

Et voilà que Guy Carbonneau perd son plus prolifique joueur de centre pour le reste de la saison régulière. Robert Lang était l'arme la plus dangereuse du Canadien en avantage numérique. Ça veut dire que Saku Koivu devra prendre les bouchées doubles à l'attaque pour les trois prochains mois.

J'ai lu avec attention les textes de François Gagnon depuis quelques jours. Personne n'a demandé qu'on enlève le «C» à Saku Koivu pour le donner à Kovalev. On a juste souligné qu'il semblait y avoir un problème quand les deux devaient partager le vestiaire.

De plus, même si le Canadien traverse une période difficile, le coussin est encore confortable pour les séries éliminatoires. Les Panthers de la Floride sont neuvièmes avec 54 points. Six de moins que le Canadien. C'est pas beaucoup... en apparence. Mais il ne faut pas oublier que les équipes qui sont à la poursuite de la Flanelle vont jouer les unes contre les autres et vont donc partager leurs points. De plus, avec le point bonus dans une défaite en prolongation ou en fusillade, c'est difficile de retrancher une avance de six points.

C'est pour ça que les fans devraient garder un bel optimisme. Pour le reste, on va voir.

Nadal et Federer... où était RDS?

L'été dernier, on a écrit que la finale à Wimbledon entre Rafael Nadal et Roger Federer était un des plus grands matchs de l'histoire. Faudra ajouter la finale des Internationaux d'Australie dans la besace des grands matchs même si le cinquième set n'a pas été à la hauteur des quatre premiers.

Je pense que Federer n'est plus capable de souffrir les cinq heures nécessaires pour venir à bout de Nadal. À mon niveau, et sans doute au vôtre, j'ai déjà vécu le phénomène. Quand je jouais contre Michel Blanchard ou contre Claude Brochu, je savais que je m'embarquais dans un marathon de plus de deux heures si je voulais espérer gagner. Fallait frapper, frapper et encore frapper. Courir, courir et encore courir. Et la balle revenait toujours. À un moment donné, toujours à mon humble niveau bien sûr, je me disais que c'était assez et qu'ils fassent le point s'ils le désiraient tant!

Louis Cayer me voyait perdre et m'avait donné un conseil: «Si tu perds en faisant toujours la même chose, ça veut dire que tu dois changer ton jeu et tenter autre chose.»

C'était tellement simple. Roger Federer doit donc changer son jeu et tenter quelque chose de nouveau.

Le hic... c'est que j'avais perdu quand même le match suivant.

Mais quel tennis. Et quelle platitude et manque de jugement de la part de RDS qui a refusé de présenter le match en direct. Il a fallu le regarder à TSN et me priver du travail haut de gamme d'Yvan Ponton et de Hélène Pelletier.

Mais quand on a un monopole, on se sacre du monde...