Guillaume Latendresse prend le chemin du Minnesota. Je lui souhaite le même bonheur professionnel avec le Wild que Mike Ribeiro connaît avec les Stars de Dallas.

Guillaume n'a que 22 ans. Il est imposant et dans des circonstances extrêmement difficiles, il a quand même marqué autant de buts par saison que Scott Gomez.

Mais Latendresse ne cadrait pas dans les plans de Bob Gainey. Hier, quand Latendresse a dit, la gorge serrée, qu'une petite tape sur l'épaule, à un moment donné, aurait pu faire une grande différence, il résumait tout.

Le jeune homme n'a jamais eu une vraie chance avec le Canadien. Surtout depuis le départ de Guy Carbonneau. Il se faisait barouetter d'un trio à l'autre et ne jouait que sept ou huit minutes par match. Quand il avait cette chance!

Peut-être n'a-t-il pas compris les exigences du Canadien. Peut-être était il trop intelligent pour se résoudre à limiter son jeu à un brassage de bandes. Chose certaine, quand Bob Gainey lui a offert un contrat avec l'extrême minimum que lui permettaient les règles de la Ligue nationale, Guillaume Latendresse a compris qu'il ne figurait pas dans les plans de l'organisation. Et il a eu cette confirmation à chaque match depuis le début de la saison.

C'est dommage, voilà un autre jeune que le Canadien aura mal évalué. Ou dont on aura compromis l'apprentissage dans la grande ligue.

Par ailleurs, Benoît Pouliot est un choix de première ronde, quatrième en tout, tout juste devant Carey Price. Il s'est joyeusement traîné les pieds avec le Wild. Il n'avait pas le tempérament pour se plier au système de Jacques Lemaire. Peut-être pourra-t-il éclore à Montréal avec Jacques Martin?

En théorie, c'est une bonne transaction puisque la Flanelle va chercher un joueur repêché parmi les tout premiers en 2005. L'année Crosby.

Mais quand même, nous serons plusieurs à avoir le pénible sentiment d'une oeuvre gâchée. Guillaume Latendresse avait ce qu'il fallait pour être un fort bon joueur. Il a sans doute sa part de responsabilité dans cet échec relatif avec le Canadien. Mais les grands adultes de l'organisation ont eux aussi une large part de responsabilité.

Comme dirait Michel Blanchard, il manque d'amour dans cette organisation. Ça donne quoi les marches dans la neige dans le Vieux?

Si on fout à la porte trois mois plus tard tous ceux qui avaient le CH tatoué sur le coeur.

Les Alouettes, la meilleure équipe de la décennie

D'ici au 31 décembre 2009, on va sans doute avoir une avalanche de nominations de la décennie. Meilleure performance, meilleur clip, meilleure déclaration, plus beau but, plus bel arrêt...

Je prends les devants et je proclame haut et fort que les Alouettes forment sans doute la meilleure équipe de sport au pays. Aucune autre n'a affiché autant d'excellence année après année pendant ces 10 ans. À moins que je ne me trompe, c'est arrivé une seule fois que les Z'Oiseaux terminent une saison avec une fiche de .500. Sinon, on parle toujours de premier rang et de victoires à répétition.

Une victoire en finale de la Coupe Grey ne serait que le glaçage sur le gâteau.

Le Rouge et Or de l'Université Laval vient au deuxième rang. Non seulement le Rouge et Or a dominé le football universitaire au Québec, mais il est devenu une puissance au Canada. Il a permis au football québécois de se bâtir une crédibilité qui aurait été impensable il y a seulement 10 ans. C'est au PEPS de Sainte-Foy que les batailles ont été livrées et ont été gagnées.

Et comme le disait si brillamment mon confrère Paul Arcand hier matin, est-ce que Jim Popp, celui qui bâtit ces solides équipes de football année après année, connaît bien son hockey?

Et enfin, même si c'est un sport individuel, l'équipe canadienne de patineurs de courte piste mérite certainement une mention d'honneur. Des médailles, ils en ont gagné, ces beaux gars et ces belles filles...

Lemieux et Richer... que ça fait du bien

J'ai écouté Claude Lemieux et Stéphane Richer à Tout le monde en parle, dimanche. Que c'était bon d'entendre ces deux solides gaillards venir raconter leur aventure dans le monde du patinage artistique. Ils ont parlé avec respect et admiration d'un sport qui aveugle certains commentateurs à cause des paillettes des costumes.

Ils ont gagné la Coupe Stanley six fois à eux deux. Claude Lemieux l'a gagnée en quatre occasions au sein de trois équipes différentes. Ils sont devenus des hommes d'affaires crédibles et ils demeurent de grands ambassadeurs pour leur sport. Et ils aiment encore le Canadien.

Dans 15 ans, quels anciens joueurs du Canadien verront-nous dans ce genre d'émission?

S'ils ne parlent pas, ils pourront toujours se retrouver au Banquier. Ouvrir une valise, c'est pas si compliqué après tout...