À titre d'ancien défenseur (moyen), j'ai déjà commis des gaffes monumentales -quelques-unes en fait- et je comprends (un peu) comment se sent Ryan O'Byrne.

Ces choses-là arrivent aux défenseurs qui sont le dernier rempart devant le filet. Tout se passe très vite, l'échec-avant est agressif, on tente d'intercepter une passe ou d'en faire une et - tab...!!! - on met la rondelle dans son propre but. Ou on réussit une passe parfaite à un adversaire qui vous remercie avec une petite tape dans le dos et un sourire baveux qui vous écoeurent profondément.

 

O'Byrne a bien réagi après le match. Il a fait face aux journalistes, il s'est excusé tout simplement. On commet tous des erreurs et, à moins d'avoir tué ou agressé quelqu'un, on doit les oublier le plus vite possible. Ce n'est pas O'Byrne seul qui a perdu le match, mais tous les autres qui n'ont pas marqué un but de plus, ceux de l'attaque à cinq surtout, et le gardien aussi qui aurait dû en arrêter une de plus.

En général, les hockeyeurs n'en veulent pas à un coéquipier déjà humilié. Ils cherchent même à racheter son erreur. On appelle ça l'esprit d'équipe, une valeur trop souvent oubliée en ces temps de célébrité et d'égoïsme.

Il reste qu'un joueur de la LNH, surtout un défenseur, doit savoir que son gardien est rendu au banc (un indice: l'arbitre allait infliger une pénalité aux Islanders).

Cela dit, je voyais un bel avenir pour Ryan O'Byrne. Maintenant je n'en suis plus certain. Pas à cause de son erreur de lundi, mais à cause de son manque de mobilité, de vitesse d'exécution. Le grand garçon a les pieds dans le ciment, si vous voulez mon avis.

J'aimerais savoir ce qu'en pense la direction du Canadien, qui semble beaucoup compter sur lui.

Et voici le cadet!

Samedi dernier, lorsque le Canadien a retiré le chandail de Patrick Roy au Centre Bell, sa famille a été présentée et des huées ont accueilli son fils Jonathan, 19 ans. On se souvient tous très bien de son agression envers un adversaire pacifique, Bobby Nadeau.

Vous avez peut-être remarqué l'autre fils, 17 ans, qui a éclaté de rire et fait des commentaires à Jonathan en entendant les huées. Pas sympathique, le p'tit gars. Une tête à claques, en fait.

C'est celui-là, Frédérick, que vous avez vu aux nouvelles appliquer un double-échec au visage de Vincent Bourgeois, du Junior de Montréal. Sans raison apparente, sauf une engueulade comme il y en a tant sur une patinoire.

Mais dans le monde du hockey, du moins dans celui de mon temps, un échec-avant au visage était considéré comme le geste le plus violent et le plus lâche. Un geste impardonnable, en fait, et qui demande réparation, et je ne parle pas de suspension.

En 2008, dans une société qui devrait avoir évolué, on peut se demander ce qui se passe dans la tête d'un adolescent pour qu'il croit avoir le droit d'agresser sauvagement un adversaire, pour qu'il croit que cela est normal dans le cours d'un match sportif.

Qu'est-ce que ses parents lui ont appris dans la vie? Et ses entraîneurs de hockey mineur? Ses profs, à la rigueur? Comment se fait-il qu'un garçon qui jouit d'un niveau de vie luxueux - on ne parle pas d'un membre de gang de rue - puisse agir comme un criminel et ne pas avoir de remords?

Ça fait peur.

Enfin, le père de Vincent Bourgeois, qui est avocat, a bien mesuré chaque mot de ses commentaires hier. J'ai l'impression que s'il n'obtient pas justice, le monsieur pourrait faire des vagues. Et en fait de justice, on ne parle pas seulement de suspension.

Go! Claude! Go!

Ça y est, les Sharks de San Jose donneront un essai à Claude Lemieux, 43 ans.

Il ne faut pas s'en étonner. Ce Lemieux est béni des dieux avec un bagage génétique exceptionnel. Claude Lemieux, c'est une force de la nature, une masse de muscles parfaitement harmonisés, des muscles naturels, pas gonflés aux produits chimiques, bref, un corps d'athlète supérieur à 6'1 et 220 livres. Pour un hockeyeur, c'est parfait.

Pour le reste, il s'agit d'un excellent attaquant et d'un champion sous pression.

À suivre.