Si vous êtes un amateur de baseball, la voix de Jacques Doucet vous revient à l'esprit, avec toutes sortes de souvenirs...

Cette voix, vous pouvez toujours l'entendre sur les ondes de Québec 800 ou sur l'internet. L'ancien journaliste de La Presse est le descripteur des matchs des Capitales de Québec. À 69 ans, Doucet fait toujours ce qu'il aime le plus.

«Je pense avoir été le seul à vivre l'expérience des Expos au complet. J'ai décrit leurs matchs pendant 33 ans. Je ne pensais jamais que ça durerait aussi longtemps.»

Lorsque la direction des Capitales a contacté Doucet il y a trois ans, notre homme a hésité. «Je ne me voyais pas faire 100 matchs et tous les voyages. Surtout dans les autocars, même s'ils sont modernes et très confortables. J'ai une femme, deux enfants et quatre petits-enfants. Ils ont ajouté un pied-à-terre à Stoneham et j'ai accepté pour les matchs locaux, deux voyages par année et tous les matchs des séries éliminatoires.

«Je ne gagne pas beaucoup d'argent, mais je fais ce que j'adore.»

Jacques Doucet n'a pas encore digéré le départ des Expos et, surtout, les circonstances de la mort de l'équipe. «Quand je vois les efforts de la Ville de Montréal et du gouvernement du Québec pour sauver le Grand Prix de F1, ça me fait de la peine. Le baseball, c'était payant pour la ville et le gouvernement. Les emplois, les impôts des joueurs et tout...

«On aurait dit que tout le monde s'était mis d'accord pour éliminer les Expos, les politiciens, les hommes d'affaires et les médias. Aujourd'hui, on le regrette... Aujourd'hui, la ville de Québec essaie de ramener les Nordiques...»

 

Mais vous n'avez pas fini d'entendre parler de Jacques Doucet. Ses amis et admirateurs préparent une nouvelle campagne de publicité et de sollicitation pour mousser sa candidature au Temple de la renommée du baseball, section médias. La dernière fois, le nom de Doucet était parmi les 10 finalistes. L'honneur serait tout à fait justifié.

Et puis, vous le verrez certainement aux côtés de son copain Marc Griffin, qui tente de faire construire un stade de 5000 places à Montréal pour accueillir une équipe de la Ligue CanAm, dans laquelle les Capitales évoluent.

«Jusqu'ici, la ligue n'a de Can que Québec, mais Trois-Rivières et Ottawa montrent de l'intérêt. Pourquoi pas Montréal?»

Enfin, Jacques Doucet et l'auteur Marc Robitaille (le merveilleux Un été sans point ni coup sûr) préparent une histoire des Expos (1968-1984), une immense affaire de deux tomes, dont le premier devrait paraître en octobre.

«Je ne règle pas de comptes, ce n'est pas une réplique. On tente d'expliquer ce qui s'est passé...»

Que voulez-vous, l'homme aime son baseball...

Au moment où vous lisez ces lignes, Jacques Doucet est au New Hampshire, où les Capitales affrontent les American Defenders de l'endroit. Il a l'occasion de renouer avec le propriétaire de l'équipe, Dan Duquette, ancien directeur général des Expos.

La Vieille Capitale n'est plus

C'est du moins ce que suggère le spécialiste en communications Luc Dupont à nos collègues du Soleil qui l'ont interrogé.

Vous savez sans doute que la ville de Québec pète le feu de ce temps-là après une série de succès qui lui ont remonté le moral. Selon Dupont, tout a commencé avec le spectacle de Paul McCartney. « C'était de la musique, de la guitare, mais les gens sont retournés chez eux en se disant qu'ils étaient capables, que tout s'était bien passé. «

Ajoutez le succès des célébrations du 400e anniversaire et, selon Dupont, l'ambiance a complètement changé depuis les échecs des Nordiques et de Québec 84.

«On est passés d'un gros village à une ville somme toute dynamique. Maintenant, les gens croient vraiment qu'on aura un nouveau Colisée.»

Reste cette agaçante question de la «Vieille Capitale», de la «ville de fonctionnaires» et du «gros village», des images qu'il faut faire disparaître, selon Luc Dupont

Envoyez vos suggestions au maire Régis Labeaume.

Saint-Roch

Je ne veux pas faire de jaloux, mais j'ai assisté à la bénédiction des chiens à l'église Saint-Roch, samedi dernier. Je ne savais pas que cette messe annuelle existait, lorsque j'ai vu entrer des dizaines de personnes avec leur chien dans la vénérable église.

Le curé a accueilli tout le monde avec le sourire et les meilleurs amis de l'homme n'ont presque pas jappé pendant la cérémonie.

Vous savez sans doute que saint Roch, qui mourait de la peste - il soignait les pestiférés -, s'était isolé dans une forêt pour agoniser. Mais un chien inconnu l'a sauvé en lui apportant de la nourriture chaque jour.

Sur la belle statue dorée qui domine l'église Saint-Roch, il y a un chien assis aux pieds de notre homme. Je le sais, ma fenêtre d'hôtel donnait directement sur la statue, et je vous jure avoir vu le chien bouger pour lécher les pieds de son maître. C'est vrai qu'il était tard...

Robert Lepage fait allusion à cette légende dans son Moulin à images.

Je n'aime pas tellement utiliser le mot génie, trop galvaudé à mon goût - on a dit de Boule Noire qu'il en était un quand il est mort -, mais dans le cas de Lepage, on est obligés.

Photo: Ivanoh Demers, La Presse

Jacques Doucet révisait ses notes, ému, à sa dernière journée de travail à domicile à la description des matchs des Expos. C'était le 29 septembre 2004.