Guillaume Latendresse s'est présenté sur le tapis rouge du Centre Bell il y a une dizaine de jours à l'occasion de la projection du film Pour toujours les Canadiens. Il était accompagné d'une chanteuse à la mode et il a fait rigoler les journalistes-groupies. Il parlait et il parlait... Très cool, le gars, très à son aise, plus que sur la patinoire, me suis-je dit.

J'ai aussi pensé qu'à sa place, je me ferais plus modeste, moins blagueur, bref, je me serais gardé une petite gêne.

Il s'agit peut-être d'un dernier tapis rouge pour Guillaume Latendresse - que nos groupies des médias ont déjà comparé à Guy Lafleur (!) - et c'est peut-être aussi la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Comme Mike Ribeiro, José Théodore et quelques autres, les distractions montréalaises, et elles sont nombreuses, l'empêchaient peut-être de se concentrer sur le hockey comme il aurait dû.

J'en entends déjà crier au meurtre, montrer du doigt la direction du Canadien qui mange du Québécois, que Guillaume Latendresse va marquer 50 buts au Minnesota, comme bien d'autres rejetés du CH...

Peut-être, quoique...

À ceux-là, je demande: avez-vous bien regardé les matchs du Canadien? Avez-vous bien observé le travail de Guillaume Latendresse?

En fait, si Latendresse s'appelait Wilson, il n'aurait jamais eu autant de chances de se faire valoir à Montréal. Telle est la vérité.

Guillaume Latendresse n'a que lui à blâmer. Il faut d'abord commencer par faire son travail comme un professionnel avant de se promener sur des tapis rouges et de croire qu'on est une star.

Le pire dans tout ça, c'est que son entourage va blâmer la direction du Canadien, que les journalistes-groupies vont prendre sa défense... et que Latendresse va les croire.

Le désastre Laraque

Ce que George Laraque nous a dit, c'est que nous n'avons pas vu ce que nous avons très bien vu. Un peu insultant, non?

On l'a bien vue, cette jambette qui a blessé un joueur de talent, un défenseur offensif qui donne un bon spectacle. Le jeune Niklas Kronwall, des Red Wings de Detroit, pourrait rater jusqu'à huit semaines et avoir des séquelles au genou pendant longtemps.

«Je patinais large, je n'ai pas fait de geste en sa direction...»

Non, mais cette manie de nous prendre pour des cruches, de croire qu'on peut toujours s'en sortir quand on est riche et célèbre, de refuser de faire la file pour se faire vacciner...

On l'a tous vu et revu, ce coup salaud de Georges Laraque. Il a aussi parlé d'un réflexe... Oublions le réflexe et parlons plutôt d'une crampe au cerveau. Même les pee-wees ne donnent pas de jambette.

Georges Laraque a déjà déclaré qu'il ne jouerait jamais à Montréal, comme quoi il a de la suite dans les idées. En fait, il aurait dû suivre sa première idée et ne pas venir à Montréal. Il aurait évité de faire un fou de lui devant sa famille et ses amis. Il aurait évité le désastre que l'on sait.

Joueur tout à fait inutile, nuisible même depuis son arrivée chez le Canadien, bagarreur qui ne veut plus se battre ou qui n'en est plus capable, protecteur qui ne protège personne, intimidateur qui n'intimide personne...

Les joueurs du Canadien étaient sortis en lions contre les Red Wings, samedi. Après la première présence de Laraque, après ses six minutes de pénalité, c'était 2-0 Detroit...

On m'a dit que Laraque était celui qui faisait le plus de publicités parmi les joueurs du Canadien. Tant mieux pour lui, qu'il empoche pendant qu'il le peut encore. Tant mieux aussi s'il a toujours de bons sièges tout près de l'arène lors des soirées de boxe, ou au match des Alouettes, dimanche. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour plaire à un joueur du Canadien? C'est la dolce vita, quoi...

Mais de grâce, ne parle plus, Georges.

Vous pensez peut-être que j'en ai contre Laraque. Vous pensez peut-être pire.

Si oui, vous vous trompez. J'étais de ceux qui ont applaudi sa venue chez le Canadien, j'avais un préjugé favorable pour ce garçon que je n'ai jamais rencontré et que je trouvais sympathique et allumé à la télé et sur l'internet. Et puis il a déjà été un joueur potable...

Aujourd'hui, il est évident que le CH n'a pas fait ses devoirs et qu'on lui a passé un produit endommagé. Ça arrive et on ne peut pas blâmer le hockeyeur de s'être tu. Business is business...

Enfin, malgré tout ça, je pense que j'ai décroché de Georges Laraque quand j'ai vu cette publicité tout à fait vulgaire de la part d'un héros de notre jeunesse.

«Je ne savais pas de quoi il s'agissait», a-t-il expliqué.

Non, mais cette manie...

Ainsi va la LNH

Ainsi donc, le Canadien a perdu Georges Laraque pour cinq matchs, c'est-à-dire que le CH ne perdra presque rien. Georges Laraque perdra quelques dollars qui ne feront même pas de trou dans son compte de banque.

Les Red Wings perdent un de leurs plus brillants jeunes joueurs...

Ainsi va la LNH.