Ce n'est pas gentil pour les vrais malades, mais on entend de plus en plus parler du Canadien comme d'une équipe bipolaire. Les collègues le disent par contre sans méchanceté et avec un sourire en coin.

Il est vrai que le CH est difficile à comprendre. Souvenez-vous du week-end où ils ont battu les Devils au New Jersey, 3-1, le 22 janvier, et rossé les Rangers de New York, 6-0, le lendemain. Avant de retomber dans la médiocrité.

Même chose le week-end dernier. On bat les puissants Penguins de Pittsburgh, 5-3, le samedi, et on perd 3-0 contre les Bruins le lendemain, les mêmes Bruins qui n'avaient pas remporté une seule victoire à leurs 10 derniers matchs.

Sauf qu'il n'y a rien d'étonnant là-dedans et ce n'est pas une question de fatigue, le CH et les Bruins ayant joué la veille. Mais après le torrent d'adrénaline qui a coulé pendant le match de samedi, il est difficile de remonter au même niveau émotif 24 heures plus tard contre une équipe en difficulté. C'est dans la nature humaine.

La bonne nouvelle: après une première période affreuse, les joueurs du Canadien ont retrouvé leurs jambes et dominé les Bruins. Il a fallu un bon gardien pour les empêcher de remonter le score. C'est la vie.

Mais il semble que les hommes de Jacques Martin ont compris que ce n'est pas le moment de gaspiller des points au classement.

Cette turbulente saison est loin d'être terminée.

Le vrai party n'était pas là...

Nous avons fait un beau voyage aux États-Unis, hier soir, n'est-ce pas? Et il aurait été encore meilleur si on nous présentait les vraies publicités, qui sont souvent des petits chefs-d'oeuvre d'humour comme les Américains savent en créer. Certaines années, elles sont meilleures que le match.

Mais bon, on s'est encore contenté de Vidéotron, de pubs d'auto médiocres et de Brigitte Bardot qui vend de la bière, que l'on voit et entend toute l'année. Et il y en a tellement pendant un Super Bowl que ça coupe un peu le hype, comme ils disent.

Il doit y avoir de bonnes raisons pour ça, mais je ne veux pas les entendre...

L'Amérique sous son meilleur angle donc, avec des Grammy Awards winners, des soldats, des avions de chasse, de la bouffe monstrueuse, DEUX hymnes, le premier chanté par une award winner noire et l'autre blanche. Après la scène de présentation, j'étais déjà un peu à genoux.

Comme beaucoup de gens, mon coeur était avec les Saints de La Nouvelle-Orléans et ma tête avec les Colts d'Indianapolis, à cause de ce grand Manning qui est trop fort entre les oreilles pour le reste de la Ligue.

Mais dans le fond, ce que j'aurais préféré, c'est d'être à La Nouvelle-Orléans hier. Pour une fois, le vrai party du Super Bowl n'avait pas lieu dans la ville d'accueil.

Question délicate

Dans le cadre du Super Bowl, il y a eu un débat enflammé aux États-Unis au cours des dernières semaines. C'est qu'un groupe pro-vie a amassé assez d'argent pour acheter un temps de publicité pendant le match. Et il a même embauché une star du football collégial, gagnant du trophée Heisman, comme porte-parole. Tim Tebow, quart-arrière de l'Université de la Floride, s'est prononcé contre l'avortement.

Sa mère, qui a aussi parlé au nom du groupe, a raconté que pendant sa grossesse, elle avait des problèmes de santé et les médecins lui ont recommandé un avortement. Elle a refusé, elle est en forme aujourd'hui et a mis au monde ce qui est devenu un très robuste garçon.

Certains commentateurs ont demandé si le dimanche du Super Bowl était le moment et l'endroit pour promouvoir des questions aussi chaudes. Et si les sportifs devaient se mêler de débats qui sont en fait politiques.

Tebow, que les Alouettes courtiseraient, s'en est bien tiré en disant simplement qu'il était contre l'avortement et qu'il espérait qu'on respecte ses opinions.

On verra pour la suite, mais si l'on respecte la logique, l'argent aura le dernier mot.