Après huit semaines intensives, la vaccination massive contre la grippe A (H1N1) a pris fin vendredi au Québec. Un peu plus de la moitié de la population (55%) a été immunisée. «Un bénéfice incalculable pour la collectivité», a mentionné de façon très juste le ministre Yves Bolduc au cours de son point de presse.

Après huit semaines intensives, la vaccination massive contre la grippe A (H1N1) a pris fin vendredi au Québec. Un peu plus de la moitié de la population (55%) a été immunisée. «Un bénéfice incalculable pour la collectivité», a mentionné de façon très juste le ministre Yves Bolduc au cours de son point de presse.

D'accord, c'est en deçà de l'objectif de 70% que s'étaient fixé l'Institut de la santé publique et le ministère de la Santé. Mais il s'agit néanmoins d'un résultat passablement supérieur aux 40% de Québécois qui, d'après un sondage, avaient manifesté le désir de se faire immuniser au tout début de la campagne de vaccination.

Qu'est-ce qui a finalement poussé une mince majorité de Québécois à patienter parfois pendant plusieurs heures pour se faire vacciner? La combinaison de plusieurs facteurs, sans doute.

Le décès fulgurant d'Evans Frustaglio, un jeune hockeyeur ontarien de 13 ans, a sûrement agi comme déclencheur. Le message inlassablement répété, jour après jour, par les autorités publiques sur l'importance de recevoir l'injection n'est sûrement pas étranger au mouvement de mobilisation des citoyens.

La capacité d'adaptation de l'organisation de cette campagne à la logistique complexe a également contribué à faciliter la bonne marche des opérations et à inciter un plus grand nombre de Québécois à se rendre aux centres de vaccination. Après quelques ratés compréhensibles, le processus a fonctionné comme sur des roulettes à partir du moment où le système des coupons a été instauré. On ne remerciera jamais assez tous les travailleurs de la santé et les bénévoles qui ont mis la main à la pâte pour faire de ce grand chantier un succès.

Mais il y a plus: beaucoup d'entre nous auront aussi réalisé qu'il fallait, par solidarité, se protéger contre le virus, pour le bien-être de nos proches et de notre entourage.

Tout ce processus aura aussi été l'occasion de nous rappeler les bonnes habitudes d'hygiène sans lesquelles les virus – et pas seulement la grippe A (H1N1) – peuvent se propager rapidement.

La pandémie a frappé plus vite que prévu cet automne et une fois le pic atteint et le déclin entamé, certains ne voyaient malheureusement plus l'utilité, du moins l'urgence, d'aller se faire vacciner. La forte diminution d'achalandage a ainsi convaincu les autorités de fermer les centres de vaccination à l'aube des Fêtes.

Il reste que le Québec, avec ses 4,2 millions de personnes inoculées, a mieux répondu à l'appel que l'Ontario et l'Ouest du pays. Seuls les jeunes adultes, qui se sentent plus invincibles, n'ont pas franchi la barre des 50% dans notre province.

Durant la deuxième vague, 78 Québécois ont succombé des suites du virus A (H1N1) et 354 patients se sont retrouvés aux soins intensifs. C'est toujours trop, mais combien de plus auraient été victimes de la grippe sans la participation historique des Québécois à la campagne de vaccination?

Les probabilités d'une résurgence de la pandémie au début de 2010 ont fortement diminué parce que 55% des Québécois se sont joints à cet élan de solidarité. L'autre moitié qui s'est abstenue leur doit une fière chandelle. Grâce à eux, la grippe A (H1N1) se propagera moins pendant les Fêtes, période propice aux poignées de main et aux bisous.

Et grâce à ces vaccinés, les récalcitrants éviteront peut-être le pire d'ici la fin de l'hiver.