Les téléphones cellulaires sont silencieux, les télé-avertisseurs ne vibrent pas, les écrans d'ordinateur restent étrangement vides. Quelques pancartes électorales ont fait leur apparition sur les poteaux, et des messages publicitaires font leurs débuts à la télévision. On se croirait dans une campagne électorale des années 80, au siècle dernier...

D'accord, les chefs des partis politiques n'ont pas tous la fibre techno, on ne peut pas leur reprocher. Mais leurs stratèges, eux? Comment se fait-il que les partis politiques n'ont pas embauché une équipe de petits génies de l'informatique pour concocter une campagne électorale virtuelle? C'est la meilleure façon de rejoindre les moins de 30 ans qui ne regardent plus beaucoup la télévision, qui lisent moins les journaux et qui n'écoutent pas souvent la radio. Comment se fait-il qu'un parti comme Québec solidaire, qui a beaucoup moins de moyens que les grands partis, ne mise pas davantage sur internet et le marketing viral? Voilà une façon moderne, et économique, de se distinguer des vieux partis traditionnels.

 

Non seulement les partis semblent ignorer les nouvelles technologies de communication mais en outre, ils proposent des sites internet convenus, sans grand intérêt...

Le 4 novembre dernier, vers la fin de la soirée, les millions de partisans de Barack Obama ont reçu un courriel leur annonçant la victoire de leur candidat. L'équipe démocrate a beaucoup misé sur les nouvelles technologies, abreuvant ses partisans de messages, d'invitations et d'informations de toutes sortes par la messagerie électronique. C'est grâce à cette immense toile virtuelle tissée au-dessus des États-Unis qu'Obama a pu recruter des milliers de bénévoles et amasser des millions de dollars.

La publicité virale a également joué un rôle important au cours de la course présidentielle. Comment oublier la vidéo Yes We Can réalisée de façon impromptue par une poignée d'artistes, et qui a circulé aux quatre coins du monde grâce à la magie d'internet et de YouTube? Rien à voir avec l'effort lamentable de l'ADQ et sa vidéo amateur sur Pauline Marois...

D'accord, nous ne sommes pas aux États-Unis et la campagne actuelle ne suscite pas le quart du dixième de la passion et de l'intérêt soulevés par la campagne américaine.

Justement, l'utilisation de la techno lui donnerait peut-être un peu de piquant?

Aux États-Unis, la seule diffusion de la soirée électorale, en particulier sur les ondes de CNN, était en soi une performance technologique: tableaux high-tech, cartes interactives, hologrammes futuristes... Pendant ce temps, au Québec, on discute durant des jours et des jours de la forme que prendra le débat: assis autour d'une table ou debout derrière un lutrin. Zzzzzz....