On peut dire que le dévoilement, lundi, de la nouvelle aire des départs vers les États-Unis de l'aéroport Pierre-Eliott-Trudeau a été éclipsé. Les regards étaient plutôt tournés quelques mètres plus loin (et plus bas), vers l'espace réservé à une future gare pouvant accueillir une éventuelle navette ferroviaire entre l'aéroport et le centre-ville.

On parle de cette navette depuis quand, 20 ans, 25 ans?

Il semble que les dirigeants d'Aéroports de Montréal aient été inspirés par la célèbre réplique du film Field of Dreams, mettant en vedette Kevin Costner: «Build it and they will come.» Si on construit la gare, qui sait, peut-être que cette navette va se matérialiser? Souhaitons qu'ils aient vu juste.

 

Montréal n'est pas la seule métropole canadienne à souffrir de l'absence d'un train entre son aéroport et son centre-ville. Toronto aussi. Lundi, Vancouver était en fait la première ville au pays à inaugurer un tel lien, pour le plus grand bonheur de tous. Pour une ville, c'est un atout inestimable. Ceux qui voyagent souvent en Europe (qu'on pense seulement à Amsterdam ou à Paris) savent à quel point il est agréable et pratique de pouvoir se rendre au centre-ville économiquement et dans un délai raisonnable.

Il est donc difficile de comprendre pourquoi le dossier de la navette de l'aéroport Trudeau avance plus lentement que le plus lent des escargots.

À la Ville de Montréal, le responsable des Transports, André Lavallée, dénonce le problème de gouvernance. À l'heure actuelle, aucune des études réalisées à propos des deux trajets possibles de la navette n'a été présentée aux élus. « Pour le moment, les fonctionnaires se parlent entre eux.»

Pourtant, assure M. Lavallée, la volonté politique est bien présente et ce, chez l'ensemble des élus de la région.

Même son de cloche du côté de l'Agence métropolitaine de transport qui espère être en mesure de faire une annonce d'ici la fin de 2009.

À écouter les principaux intervenants dans ce dossier, la navette n'a jamais été si près de se matérialiser. Il n'est pas trop tôt! Les Montréalais n'en peuvent plus de mettre parfois plus d'une heure pour se rendre à un aéroport qui est situé à quelques kilomètres du centre-ville. Et cette année aura été de loin la plus pénible avec les travaux du rond-point Dorval.

Deux tracés seraient actuellement à l'étude: le premier arrêterait à la gare Windsor, le second à la gare centrale. Ce dernier semble plus logique. Ne risque-t-on pas de faire rager les navetteurs en les forçant à débarquer à la gare Windsor avec leurs valises? Sans compter qu'en débarquant à la gare centrale, le voyageur aurait le choix entre le terminus d'autobus vers la rive-sud, la gare, le métro ou le centre-ville. Les prévisions de coûts de chaque tracé seront sans doute déterminantes. Mais le plus important, c'est qu'on cesse de produire des études et qu'on passe à l'action. Vivement la première pelletée de terre!