La nouvelle administration Tremblay-DeSousa doit présenter son budget la semaine prochaine. Comme chaque année, le monde municipal prépare ses munitions et exprime publiquement ses inquiétudes.

Mercredi dernier, dans The Gazette, les maires de banlieue (à qui on a déjà présenté les grandes lignes du budget) ne se gênaient pas pour verbaliser leur colère. Non seulement sont-ils opposés à ce que Montréal leur refile une partie de la facture du contrat annulé des compteurs d'eau, mais ils craignent que les hausses de contribution aux services d'agglomération (police, transports collectifs, etc.) les obligent à augmenter les taxes sur leur territoire. Certains maires évoquent même l'idée de contester le budget...

 

Avant Noël, c'était le deuxième parti d'opposition, Projet Montréal, qui présentait trois conditions sans lesquelles il n'appuierait pas le budget: aucune réduction des dépenses d'immobilisation des arrondissements, augmentation des budgets d'arrondissements proportionnelle à ceux de la Ville et gel des tarifs de la STM. Sans cela, le parti du maire Tremblay ne pourra pas compter sur les votes des élus de Projet Montréal et ce, même si leur chef siège au comité exécutif.

Ce budget Tremblay-DeSousa, on le constate donc, suscite bien des attentes. De notre part aussi. Le budget 2009, présenté en pleine crise financière, dans un climat morose de compression, était prudent, voire frileux. Le contexte pouvait justifier son manque de vision, d'ambition, d'audace.

Bien qu'on ne puisse pas vraiment parler de prospérité économique, on peut dire que la situation s'est tout de même améliorée. Assez, du moins, pour permettre aux élus montréalais d'insuffler un peu d'âme à leur exercice financier annuel. Le budget 2010 doit absolument être empreint d'une vision, incarner les supposés principes de cette administration. Le maire Tremblay est en début de mandat, il n'y a pas d'élections à l'horizon, il peut donc se permettre d'annoncer des mesures moins populaires (une nouvelle taxe par exemple), pourvu que ces mesures contribuent à financer des dossiers prioritaires.

Les transports en commun sont à notre avis la priorité numéro un. Si la Ville de Montréal ne pose pas un geste fort en faveur de la réalisation de son Plan de transport dans son budget cette année, il sera difficile, pour ne pas dire impossible, de la croire lorsqu'elle déclarera que les transports collectifs sont une priorité pour Montréal. Jusqu'ici, on a mis beaucoup d'effort sur la portion cycliste du plan avec, entre autres, l'implantation de BIXI. Il est plus que temps de développer les autres volets, en particulier le tramway.

Ces investissements doivent être accompagnés d'une façon de financer le plan. Outre les contributions d'Ottawa et de Québec, Montréal doit pouvoir compter sur un financement récurrent. Une taxe d'affaires? Un péage régional? L'administration Tremblay est au pouvoir depuis huit ans. Ce budget doit refléter une réelle volonté de réaliser les objectifs qu'elle s'est fixés.

nathalie.collard@lapresse.ca