La semaine dernière, un reportage de l'émission Enquête de Radio-Canada rapportait certains cas d'intimidation de la part de travailleurs membres de la FTQ-Construction sur des chantiers de la Côte-Nord.

Hier, le syndicat visé dans le reportage a voulu remettre les pendules à l'heure et défendre la réputation de ses membres.

Mais plutôt que de s'expliquer calmement et de répondre aux questions des journalistes, la FTQ-Construction nous a plutôt fait la démonstration que l'intimidation, même en conférence de presse, est un comportement qui semble faire partie de la culture du syndicat.

 

Le ton employé par son directeur général, Richard Goyette, était arrogant, agressif et ses propos, empreints de sarcasmes. Une attitude indigne pour quiconque représente un organisme ou une institution publique québécoise.

M. Goyette s'en est d'abord pris aux personnes qui ont «osé» émettre des critiques à l'endroit du syndicat au cours des dernières semaines: l'ex-ministre Jean Cournoyer, l'économiste Pierre Fortin, ainsi que la CSN et sa présidente, Claudette Charbonneau, ont tous été interpellés de façon fort cavalière.

En plus du ton méprisant utilisé à leur endroit, M. Goyette et ses collègues ont menacé les médias qui se dresseraient sur leur chemin de plaintes devant le CRTC, de mises en demeure et de poursuites. L'avocat du syndicat a ajouté que dorénavant, la FTQ-Construction choisirait les médias auxquels elle veut s'adresser. Duplessis, es-tu là?...

Tout au long de cette conférence de presse-fleuve où la confusion était à l'honneur, pas un seul mot n'a été dit sur les allégations contenues dans le reportage de l'émission Enquête. «On attend les conclusions de l'enquête policière», s'est-on contenté de dire.

Pour le reste, il semble que la FTQ-Construction est un syndicat exemplaire qui n'a rien à se reprocher.

Sans surprise, M. Goyette ne veut rien entendre de la tenue d'une commission d'enquête pour faire la lumière sur les rumeurs de collusion et de corruption dans le milieu de la construction. Un tel exercice relève de la «clownerie et du cirque», selon lui. Et bien soit, qu'on sorte les lions! Car ce point de presse a sans doute achevé de convaincre les derniers sceptiques du besoin urgent de la tenue d'une telle enquête.

D'ici là, il faut dénoncer le ton employé hier par les dirigeants de la FTQ-Construction. Nous sommes dans une société libre et démocratique dans laquelle il est permis de critiquer et de défendre ses idées, mais où la brutalité verbale n'a pas sa place. Tout comme les travailleurs n'ont pas à subir l'intimidation dans leur milieu de travail, il est absolument hors de question que la société civile - syndicats, médias et politiciens - ait à tolérer l'intimidation de la FTQ-Construction sur la place publique.